Lors de soirées estivales, vous pouvez parfois constater la présence d’insectes plutôt désagréables. Moustiques bien sûr, mais aussi pucerons lors des soirées orageuses par exemple. Ces petites bestioles qui semblent bien inoffensives sont, en réalité, de véritables ravageurs pour les cultures. Il faut savoir que ces insectes nocturnes réduisent de 40 % les récoltes mondiales chaque année. Or, à l’heure actuelle, où les insecticides sont souvent remis en cause pour leurs conséquences néfastes sur l’environnement, il n’existe aucun traitement autre que chimique pour les combattre. Vous avez probablement déjà vu des agriculteurs répandre ces insecticides pour protéger leurs cultures et personne ne devrait leur en vouloir, n’ayant pas le choix. Une solution inventée par une chercheuse et fondatrice de la start-up Agriodor pourrait remédier à ce problème. Explications.
Comment est née cette invention ?
Camille Delpoux, Ené Leppik et Alain Thibault ont fondé la start-up Agriodor en 2019. Camille, spécialiste en chimie analytique et en électrophysiologie, est partie du constat suivant. Les insectes sont assurément les êtres vivants les plus sensibles aux odeurs. À partir de ce constat, elle a cherché une solution pour repousser les insectes ravageurs des cultures, en s’inspirant de la nature. Et c’est parce que les insectes se repèrent à l’odeur des plantes qu’ils mangent que les chercheurs ont imaginé une solution répulsive fondée sur l’odorat.
Les insecticides Agriodor, qu’est-ce que c’est ?
« Nous avons développé des parfums à base de kairomones et d’allomones qui repoussent les insectes ou les attirant dans des pièges, évitant ainsi les dommages dans les cultures », explique Camille dans une interview accordée au magazine Capital. Pour fabriquer cet insecticide non agressif, ils ont donc inventé une solution biomimétique pour repousser les insectes. Pour élaborer leurs parfums, ils se sont donc inspirés des interactions naturelles entre les plantes et les insectes. Ces derniers possèdent un sens de l’odorat très développé, et les odeurs émises par les plantes jouent un rôle essentiel dans leur cycle de vie. Leur invention est une solution brevetée constituée de molécules produites naturellement par les plantes (kairomones et allomones) qui sont perçues spécifiquement par les insectes ravageurs ciblés.
Comment cette solution agit-elle sur les ravageurs ?
L’idée n’est pas de mettre à mal la biodiversité comme ce peut être le cas d’un pesticide chimique qui, s’il est efficace contre les ravageurs, est néfaste à la biodiversité. L’objectif d’Agriodor est d’agir de manière préventive, en réduisant la pression exercée par les ravageurs, et ce, avant qu’ils ne s’attaquent aux cultures. Concrètement, les molécules odorantes sont détectées par l’insecte au niveau de ses antennes. Grâce à son expertise, Agriodor est capable de décoder les signaux chimiques émis par les plantes, pour créer les mélanges d’odeurs les plus performants. Cela, dans le but de cibler précisément les insectes ravageurs qui fuiront ces odeurs détestables pour eux ! Il faut savoir que les kairomones et les allomones sont des types de composés chimiques produits naturellement par les plantes et les animaux, notamment les insectes, pour communiquer ou interagir avec d’autres espèces. Ces substances chimiques sont déjà utilisées dans certains répulsifs à insectes. Agriodor souhaite donc les exploiter à grande échelle, pour protéger les cultures, mais aussi la sécurité alimentaire mondiale. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site agriodor.com.
[wpdiscuz-feedback id= »pf47th2pja » question= »Veuillez laisser un commentaire à ce sujet » opened= »0″]Que pensez-vous de cette invention ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte (cliquez sur la bulle à droite pour publier un commentaire).[/wpdiscuz-feedback]
Donc on ne tue plus les ravageurs, on les déplace ? C’est quoi l’utilité ? Ils vont se retrouver en ville ?