Depuis quelques années, nous entendons souvent parler de « décarbonation de l’air ». Décarboner l’air, c’est parvenir à réduire la concentration de dioxyde de carbone dans l’air. Le CO₂ est un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique en piégeant la chaleur dans l’atmosphère. L’industrie de la construction, notamment le béton, représente 6 à 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Il est alors évident que ce sera sur ce béton qu’il faudra agir à l’avenir pour tenter de limiter ces émissions. En Finlande, l’entreprise Carbonaide propose une solution innovante et unique : emprisonner le CO₂ directement dans les structures bétonnées, afin de le supprimer de l’atmosphère. Découverte.
Quelle est cette invention finlandaise ?
Plus de 10 milliards de mètres cubes de béton sont utilisés chaque année. Une seule tonne de ciment Portland ordinaire génère entre 800 et 900 kg d’émissions de CO₂. Rappelons que le ciment Portland est le plus utilisé. C’est un type de ciment hydraulique, fabriqué à partir d’un mélange de clinker (une substance préparée à partir de calcaire et d’argile) et de gypse. Il tire son nom de l’île de Portland dans le sud de l’Angleterre, où il a été développé au début du XIXᵉ siècle. La solution Carbonaide est un procédé qui va lier le dioxyde de carbone dans le béton préfabriqué, à l’aide d’un système automatisé à pression atmosphérique.
L’entreprise pense qu’en minéralisant le CO₂ directement dans le béton, elle peut réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre. De plus, si elle parvenait à introduire des cendres biologiques ou des résidus de liqueur verte, le béton Carbonaide pourrait même avoir une empreinte carbone négative. Remplacer le ciment dans le béton figure parmi les solutions adéquates. Carbonaide vient d’ailleurs de lever 1,8 million d’euros, ainsi que des contrats avec des fabricants de béton et des prêts publics pour développer son béton d’un nouveau genre.
Quels seraient les avantages d’un tel béton ?
Nous l’avons vu, le béton Carbonaide capterait le carbone dans l’air. Toutefois, le procédé pourrait aussi apporter une plus grande solidité à la structure. Puisque le mélange utilise moins de ciment, il réduit encore son empreinte carbone. Carbonaide estime pouvoir réduire de 45 % les émissions de CO₂ du béton conventionnel. Désormais, l’entreprise a l’ambition d’utiliser cette méthode sur la totalité du béton mondial produit. Une sacrée ambition qui permettrait une économie de 1,4 gigatonne de CO₂ par an, si elle venait à se concrétiser ! En 2020, l’Europe a produit 2,54 gigatonnes de CO₂.
https://twitter.com/Carbonaide/status/1627262324464549888
Comment peut-on capter le CO₂ dans le béton ?
Il existe plusieurs méthodes pour capter le CO₂ dans le béton, toutes ayant l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre. On peut donc produire du ciment à faible teneur en CO₂, utiliser des matériaux alternatifs pour remplacer le ciment comme des cendres volants, des poussières de silice ou encore du laitier de haut fourneau. Une autre méthode consiste à capturer le CO₂ directement dans le béton lorsqu’il durcit. Cette technique utilise des technologies de stockage de CO₂ telles que l’injection de CO₂ liquide ou gazeux dans le béton frais. Cette méthode peut permettre de capturer jusqu’à 5 % du CO₂ émis lors de la production de béton. Enfin, des recherches sont en cours pour fabriquer du béton à base de CO₂, des bétons qui utiliseraient le CO₂ comme matière première, et non comme déchet. Pour en savoir plus sur le procédé finlandais, rendez-vous sur le site Carbonaide.com.