Face à la sécheresse qui sévit dans de nombreuses régions de la planète, les scientifiques font face à un défi important : celui de permettre aux populations vivant dans ces zones d’avoir accès à de l’eau potable. Les initiatives ne manquent pas et les solutions potentielles sont nombreuses. En tout cas, cela n’empêche pas les créatifs de penser à de nouveaux procédés susceptibles d’améliorer les choses. Justement, des ingénieurs de l’Université de Tokyo viennent de rapporter dans une étude parue dans la revue Science une découverte qui pourrait nous aider à contrecarrer le problème du manque d’eau potable.
Plus efficace que les procédés existants
Concrètement, les chercheurs à qui on doit cette nouvelle étude affirment avoir réussi à mettre au point un nouveau type de membrane de dessalement de l’eau de mer. Occupant près de 70,8 % de la surface de la Terre, les océans constituent une importante source d’eau. Malheureusement, ils contiennent du sel, ce qui ne nous permet pas de les utiliser tels qu’ils sont pour nos besoins au quotidien, encore moins pour l’agriculture et l’élevage. Dans leur rapport, les ingénieurs de l’université japonaise susmentionnée avancent qu’en plus d’être plus rapide que les procédés existants, leur solution nécessite moins de pression tout en consommant moins d’énergie.
Des minuscules anneaux de fluor
Le concept repose sur l’utilisation d’une membrane de dessalement constitué d’un matériau inspiré du téflon. Ce dernier comporte une série de minuscules anneaux de fluor mesurant entre 0,9 et 1,9 nanomètre de diamètre. Les anneaux en question sont placés dans une couche imperméable à l’eau. Le choix du fluor n’est pas anodin. En fait, il s’agit d’un matériau qui permet à l’eau de traverser la membrane plus facilement et plus rapidement. Sa charge négative repousse quant à elle le sel, empêchant celui-ci de traverser le filtre.
Des recherches plus poussées en vue
Pour évaluer l’efficacité de leur dispositif, les chercheurs ont mesuré la quantité d’ions chlore présents en amont et en aval de la membrane. Il faut savoir que les ions chlorure sont l’un des principaux composants du sel. En empêchant ces substances de s’écouler avec l’eau à travers le filtre, les ingénieurs de l’université de Tokyo ont constaté une baisse importante du taux de salinité du liquide. Bien que le procédé ait fonctionné plusieurs milliers de fois plus vite que les techniques de dessalement opérationnelles actuellement, l’équipe va poursuivre ses travaux de recherche dans l’objectif d’améliorer encore plus le rendement.