Plutôt cette année, la Nuclear Regulatory Commission (NRC) des Etats-Unis a donné son autorisation à l’entreprise américaine NuScale pour concevoir son premier petit réacteur nucléaire modulaire (SMR). NuScale a obtenu son approbation de conception après la publication du rapport final d’évaluation de la sécurité de son dispositif.
John Hopkins, le PDG de NuScale, avait alors exprimé ses plus sincères remerciements à la NRC « pour son examen complet.» Ce projet devrait résoudre tous les problèmes économiques liés à la construction de grandes centrales nucléaires. Alors que le CFPP était sur la bonne voie, on a récemment appris qu’il peinait à trouver et à garder ses investisseurs.
Un projet ambitieux
Le CFPP est une centrale nucléaire qui accueillera 12 modules d’alimentation individuels qui produiront 720 MWe. Ce projet verra le jour sur le site de l’Idaho National Lab du Département de l’énergie des Etats-Unis (DOE) et sera entièrement détenue par l’Utah Associated Municipal Power Systems (UAMPS).
D’après les estimations de NuScale, cette centrale nucléaire devrait être fonctionnelle à l’horizon 2030. Néanmoins, l’entreprise américaine devra d’abord réunir les fonds nécessaires à la concrétisation de ce projet. Le coût de construction du CFPP s’élèverait à près de 3 milliards de dollars.
En octobre 2020, le DOE a approuvé une attribution de partage des coûts d’une valeur de 1,355 milliard de dollars qui sera allouée sur une période de 10 ans à NuScale. Malgré cela, il lui manque encore une somme assez conséquente pour construire sa centrale nucléaire. L’entreprise américaine doit donc compter sur l’aide financière des investisseurs. Malheureusement, ces derniers ne se bousculent pas au portillon pour investir dans le CFPP.
Le CFPP peine à convaincre les investisseurs ?
L’UAMPS présente le CFPP comme un moyen d’offrir la flexibilité nécessaire à la complémentarité avec les énergies renouvelables intermittentes. Il devra notamment prendre la place des centrales au charbon qui sont en fin de vie.
Grâce à la conception modulaire, le CFPP pourra suspendre le fonctionnement des réacteurs individuels si la demande est faible. Les observateurs voient cela d’un mauvais œil, car si la centrale reste inactive, cela signifie qu’elle ne pourra pas vendre d’électricité. Le remboursement de l’investissement initial sera donc plus difficile. Qui plus est, le fait qu’il s’agisse du premier projet de ce genre porté par NuScale augmente davantage les risques financiers.
Douglas Hunter, le PDG de l’UAMPS, s’appuie sur le soutien du DOE pour rassurer les potentiels investisseurs. D’après lui, l’attribution du DOE « contribuera à garantir un prix du MWh de 55 dollars avec un niveau de risque financier que l’UAMPS pourra assurer. »