C’est une avancée qui pourrait améliorer significativement la façon dont les médecins traitent nos souffrances physiques. Certes, les technologies actuelles ne nous permettent pas encore d’utiliser des implants cérébraux comme dans les films de science-fiction, mais des progrès majeurs ont été réalisés ces dernières années, nous conduisant davantage dans cette direction.
Preuve en est, des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de New York affirment avoir réalisé des expériences qui leur ont permis de découvrir qu’il était possible de soulager les douleurs grâce à un implant cérébral.
« Closed-loopbrain-machine interface »
Les scientifiques ont à cet effet développé une technologie qu’ils ont pu tester sur des animaux, notamment sur des rongeurs, des cochons et des singes. Et il s’avère qu’ils ont obtenu des résultats « très » prometteurs. Concrètement, le groupe a développé une interface capable de détecter en temps réel les sensations de douleur dans une partie du cerveau.
Une fois celles-ci repérées, l’interface soulage instantanément les douleurs à l’aide d’une stimulation à un autre endroit. Les scientifiques ont baptisé leur système « closed-loopbrain-machine interface ». À noter qu’il s’agit d’une approche qui n’est pas totalement nouvelle puisque la même technique est déjà utilisée pour la détection et le traitement des crises d’épilepsie.
Efficace à 80 %
Selon les explications, ce processus de soulagement implique deux zones du cerveau : le cortex cingulaire antérieur (CCA) et la région prélimbique du cortex préfrontal. Au niveau du CCA, un réseau d’électrodes détecte les signaux de la douleur corporelle. Dans la deuxième région, un système optogénétique se charge de stimuler les neurones pyramidaux pour atténuer, voire faire disparaître la douleur. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que cette méthode crée une boucle de neuro-feedback qui permet de supprimer la douleur dès son apparition.
D’après Jing Wang, auteur principale de l’étude, ce système a été créé pour fonctionner automatiquement. Cela afin d’éviter le risque de surutilisation et de tolérance. Le porteur de l’implant n’a donc pas la possibilité d’activer le soulagement de la douleur. Les essais sur les rongeurs ont montré que l’appareil peut détecter les sensations de douleur dans 80 % des cas, y compris les douleurs mécaniques, thermiques, inflammatoires et neuropathiques.
Des obstacles encore à surmonter
Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, les chercheurs ont déclaré que la création d’un implant cérébral antidouleur pour les humains reste un défi majeur. Selon eux, plusieurs problèmes doivent encore être résolus avant de pouvoir y parvenir. Parmi eux figurent les obstacles physiologiques lors de l’implantation du dispositif dans le cerveau de l’homme. Et contrairement aux animaux, nous n’avons pas de zones cérébrales bien délimitées responsables du traitement de la douleur.
Néanmoins, Qiaosheng Zhang a déclaré que les résultats obtenus pourraient déjà être utiles pour comprendre le fonctionnement de la douleur dans le cerveau humain. Le chercheur principal du projet a également précisé que leur découverte pourrait déboucher sur des traitements pour certaines maladies neuropsychiatriques telles que l’anxiété, le stress et la dépression.