Cette batterie électrique carbure aux ondes électromagnétiques des déchets nucléaires

Aux États-Unis, des chercheurs ont développé une batterie révolutionnaire qui génère de l’électricité grâce aux déchets de combustibles provenant des centrales nucléaires.

Malgré le développement limité des centrales nucléaires lors de ces dernières années, l’énergie nucléaire occupe encore une part importante dans le mix énergétique des pays comme la France et les États-Unis. En réalité, ces infrastructures permettent de produire de l’électricité décarbonée et consomment beaucoup moins d’espace que les parcs solaires photovoltaïques à puissance égale. Autant dire qu’elles peuvent générer une très grande quantité d’énergie et constituent une source d’énergie fiable. Cependant, leur exploitation engendre des déchets radioactifs qui peuvent constituer un danger pour les humains, mais aussi pour la faune et la flore.

Exploiter les rayonnements gamma

Afin de donner une seconde vie à ces déchets considérés comme dangereux et réduire ainsi leur impact sur l’environnement, des chercheurs de l’Université d’État de l’Ohio, aux États-Unis, ont inventé une batterie révolutionnaire. Celle-ci a la particularité de pouvoir produire de l’électricité en s’appuyant sur un combustible nucléaire usé. L’approche adoptée par Raymond Cao et ses collègues consiste à utiliser ledit combustible pour produire de la lumière qui est ensuite convertie en électricité par une cellule solaire. Le système utilise des déchets nucléaires qui émettent des rayonnements gamma. Ces derniers interagissent avec des cristaux scintillateurs, produisant ainsi de la lumière. Pour évaluer l’efficacité de leur technologie, les scientifiques ont utilisé du césium 137 et du cobalt 60 pour faire fonctionner un prototype de batterie nucléaire faisant environ 4 cm³.

Des chercheurs génèrent de l'énergie à partir de déchets nucléaires.
Des chercheurs génèrent de l’énergie à partir de déchets nucléaire (a et c) un Irradiateur de paillasse Cs-137 et représentation des configurations expérimentales Cs-137 (b et d) Configuration expérimentale de l’irradiateur Co-60 et sa représentation. Crédit photo : Lei R. Cao et al. / CC BY-NC-ND 4.0

Un concept prometteur

Il faut savoir que ces isotopes se trouvent généralement dans les combustibles usés provenant des centrales nucléaires. L’équipe a mesuré une puissance de 288 nanowatts lorsque la batterie a été alimentée avec du césium 137, contre 1,5 microwatt avec du cobalt 60. Certes, ces quantités d’énergie sont relativement faibles, mais les chercheurs affirment que c’est suffisant pour alimenter un petit capteur. « Il y a encore beaucoup de place à l’amélioration, mais je crois qu’à l’avenir, cette approche se taillera une place importante dans l’industrie de la production d’énergie et des capteurs », a déclaré le professeur Raymond Cao.

Adapté aux environnements hostiles

Selon les universitaires, il est possible de mettre à l’échelle la batterie nucléaire afin de répondre à des besoins énergétiques plus importants. Ce qui est également intéressant, c’est le fait que la conception de l’accumulateur permet de le déployer dans des environnements hostiles tels que les fonds marins et l’espace. De plus, celui-ci peut être utilisé dans un endroit exposé aux rayonnements ionisants, notamment dans les centres de stockage de déchets nucléaires. Avec cette approche innovante, l’équipe de l’Université d’État de l’Ohio espère contribuer à la réduction de l’impact environnemental des centrales nucléaires. Plus d’infos : sciencedirect.com. Cette étude qui met en avant l’utilisation de déchets radioactifs permettra-t-elle de diminuer la quantité de déchets nucléaires en les recyclant ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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