
Depuis quelques jours, nous entendons parler de l’IA à tout bout de champ ! Normal, me direz-vous, cette année, le sommet de l’IA se déroule à Paris, réunissant tous les grands noms de l’Intelligence Artificielle. Le président de la République, Emmanuel Macron, a d’ailleurs annoncé en grande pompe que 109 milliards d’euros seront investis pour développer l’intelligence artificielle en France. En même temps, la France avait quelque peu manqué le virage Internet, comme il l’explique dans une interview accordée au journal Paris Match. « Au tournant des années 2000, nous avons manqué le virage des nouvelles technologies de l’information et de la communication », explique le Président qui souhaite réussir le « virage IA ».
Un virage qui semble s’amorcer de belle manière puisque les Émirats arabes unis pourraient investir plus 50 milliards d’euros (oui milliards !) pour bâtir le plus grand campus d’IA d’Europe en France. Quant au Canada, c’est officiel, le fonds Brookfield injecte 20 milliards d’euros dans un projet semblable à Cambrai, prévu pour les cinq prochaines années. Alors quels seront les défis et les enjeux de ces gigantesques centres de données ? Et comment pourrions-nous en faire des opportunités pour réduire notre dépendance énergétique grâce à la chaleur fatale ? Éléments de réponse dans cet article.
La chaleur fatale, qu’est-ce que c’est ?
Les datacenters sont d’énormes structures, dotés de puissances de calculs vertigineuses ! Et, ces derniers sont également des monstres énergivores, qui génèrent une quantité colossale de chaleur. À l’heure où chaque kilowatt compte, peut-on se permettre de laisser filer cette énergie dans l’atmosphère sans en tirer parti ? C’est là qu’intervient la récupération de chaleur fatale. Pour vous expliquer très simplement ce qu’est la chaleur fatale, imaginez votre propre ordinateur, ou un four ou tout autre appareil qui dégage de la chaleur.
Cette chaleur s’échappe dans l’air sans être utilisée. Cette chaleur perdue, c’est ce qu’on appelle la chaleur fatale. Un centre de données peut suffisamment dégager de chaleur fatale pour chauffer un ou plusieurs bâtiments, produire de l’électricité, ou même alimenter un réseau de chauffage urbain. C’est une façon intelligente et écologique d’éviter le gaspillage énergétique et de réduire notre consommation d’énergies fossiles. Les usines, les datacenters, les hôpitaux ou encore les incinérateurs de déchets produisent énormément de chaleur fatale. L’idée, c’est de transformer ce déchet en ressource !
La France récupère déjà la chaleur fatale, mais c’est beaucoup trop peu !
Selon ce rapport de l’ADEME, la France a d’ailleurs déjà amorcé le mouvement. En 2020, la récupération de chaleur fatale représentait 5 TWh par an, et la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) vise 8,75 TWh d’ici à 2028, soit une augmentation de 75 %. Pourtant, malgré des coûts de production compétitifs – de 25 à 30 €/MWh – cette ressource reste sous-exploitée. Aujourd’hui, certains projets commencent à montrer la voie. Des datacenters alimentent déjà des réseaux de chaleur, à l’image de celui de Paris, qui chauffe des logements grâce à l’énergie dégagée par les serveurs, comme expliqué dans cet article.
C’est aussi la chaleur fatale qui au cœur des systèmes des radiateurs MyEko, dont je vous parlais dans cet article. Le potentiel est énorme. Selon l’ADEME, les datacenters représentent 43 % des sources de chaleur fatale exploitables en dehors de l’industrie. L’enjeu est donc clair : intégrer dès la conception des infrastructures un système de récupération et de redistribution de cette chaleur. Avec un datacenter pesant 50 millions d’euros, il y a fort à parier que ce serait un grand pas vers la diminution de la dépendance aux énergies fossiles !
Une opportunité pour les collectivités
Les élus locaux ont un rôle clé à jouer. Je pense que les collectivités doivent adapter leurs PLU pour faciliter l’installation de ces immenses Datacenter. Inciter les entreprises à valoriser leur chaleur fatale, c’est devenir un modèle d’efficacité énergétique pour le territoire. L’avantage ? Une énergie locale, économique et bas-carbone, qui participe activement à la lutte contre le réchauffement climatique.
Sans compter l’impact social : un réseau de chaleur urbain alimenté par de la chaleur fatale permet de fournir une énergie stable et abordable, un atout contre la précarité énergétique. Eh oui, la transition énergétique passe aussi par nos déchets… thermiques ! Et vous, que pensez-vous de cette solution ? Faut-il imposer la récupération de chaleur fatale comme une norme pour les nouveaux datacenters et sites industriels ? Votre avis nous intéresse ! Que pensez-vous de cet article ? Partagez vos impressions et vos retours, cliquez ici pour publier un commentaire .
Suivre la logique de l’article et sa conclusion paraît tout indiqué !