Si vous êtes encore assez jeunes ou fréquentez les bars et discothèques de France, vous connaissez peut-être le mouvement #balancetonbar ! Cet hashtag a été créé pour révéler les agressions sexuelles qui se déroulent dans les bars de France. Après quelques temps d’existence, le mouvement pointe aussi du doigt l’utilisation de GHB, autrement appelée « drogue du violeur » … Les agressions sexuelles ont donc lieu, la plupart du temps, après que la victime ait avalé du GHB à son insu… Le GHB n’a pas de goût, pas d’odeur et est versé dans le verre de la victime par l’agresseur lors d’un moment d’inattention. A Nantes, ville étudiante et animée, un groupe de cinq jeunes demoiselles lance une paille anti-drogue pour palier le problème. Présentation.
Le projet des cinq étudiantes
Emma Mériau, Agathe Samson, Leïa Schwartz-Le Bar, Eloïse Tomeï et Roxane Viel étudient les Langues Etrangères Appliquées (LEA) en section commerce international. Dans le cadre d’un cours d’entreprenariat, elles ont l’idée d’une paille anti GHB. Le but du cours étant de construire un business plan autour d’une innovation. Elles ont alors l’idée de fabriquer une paille anti-drogue, car elles ont toutes entendu au moins une personne victime de cette drogue dangereuse ! Qui plus est, elles sont jeunes et « femmes »; elles sortent, et ne sont pas à l’abri de ce genre de mauvaises rencontres.
Le GHB, un fléau de plus en plus inquiétant
Depuis la fin de l’année 2021 et la réouverture des bars de nuit, les témoignages de femmes victimes s’accumulent. Le GHB (acide gammahydroxybutyrique), est normalement réservé à la sédation pour un usage médical. Malheureusement, les prédateurs sexuels la détournent de son usage et l’utilisent pour pouvoir agresser leurs victimes. Le GHB provoque donc un état de sédation, mais empêche aussi la victime de se souvenir de ce qu’elle a pu vivre pendant qu’elle était sous l’effet de cette substance. Une drogue qui, en plus de sédater la victime, offre à l’agresseur une quasi-impossibilité d’être dénoncé ! Après une étude réalisée auprès de 1000 personnes, il s’avère que 500 personnes rapportent qu’un proche en a été victime, et que 800 ont peur d’en être victime un jour.
Quelle est cette paille anti GHB ?
Elles imaginent une paille en acier inoxydable qui se transporte donc facilement sur laquelle un arceau jaune clair est positionné. L’arceau reste discret, mais il change de couleur au contact du GHB. L’arceau, qui contient un réactif à la drogue, passe alors du jaune clair au vert foncé s’il est à son contact. L’idée étant de pouvoir aller en soirée, l’esprit tranquille et de posséder une « arme » discrète contre les prédateurs sexuels. Selon Véronique Dumestre-Toulet, docteure en pharmacie à Bordeaux, interrogée à ce sujet par BFMTV, le projet est tout à fait réalisable. L’arceau fonctionne sur le même principe que les tests de grossesse qui réagissent à une hormone, ou les tests de dépistage du VIH par exemple. Les cinq étudiantes ne savent pas encore si leur projet ira au bout de sa conception, mais cette idée simple pourrait sauver de nombreuses personnes, hommes ou femmes, car les victimes d’agressions sexuelles dans les bars se multiplient… Et il serait peut-être temps de prendre le problème GHB au sérieux dans les plus hautes sphères de l’Etat.