La réalité virtuelle aurait-elle un impact sur notre vie si elle était directement implantée dans notre cerveau ? Etrange question à laquelle tentent de répondre une équipe se scientifiques du MIT, dirigée par Nancy Kanwisher. Dans un article publié sur Atlantico, Laurent Alexandre, co-fondateur du site Doctissimo, et chirurgien nous explique l’intérêt des recherches menées par le MIT.
Ce serait en « jouant avec notre code neuronal » que la simulation de réalité virtuelle pourrait se faire depuis notre cerveau. En étudiant la zone fusiforme de notre visage, et en activant intentionnellement cette zone, l’équipe se demande ce que nous pourrions voir… Explications.
Quels intérêts pour les interfaces cerveau-machine ?
Pour Laurent Alexandre, les interfaces cerveau-machine présentent plusieurs intérêts :
- Aider les paralysés à agir sur leur milieu extérieur comme dans la maladie de Parkinson
- Contrôler un exosquelette, marcher dans de meilleures conditions, ou remarcher !
Mais cela a un autre intérêt, celui de capturer les ondes cérébrales pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau. Une manière d’étudier les relations entre notre pensée, et l’activité électrique reçue par le cerveau. Ainsi, cela permettrait par exemple de savoir si la personne est coupable d’un crime, ou si elle est un espion ! Et dans l’absolu, cela pourrait permettre d’injecter des souvenirs au cerveau ou d’interagir avec le Métavers ou avec le dispositif Neuralink de Musk !
Simuler la réalité virtuelle, utopie ou future réalité ?
A l’heure actuelle, ce serait plutôt du domaine de la science-fiction, mais si nous parvenons à comprendre le code neuronal, cela pourrait changer. Cela permettra de lire dans le cerveau, mais aussi de leur créer des expériences, ou plutôt des hallucinations au sens littéral du terme. Si ces hallucinations peuvent être créées à des fins ludiques, elles peuvent aussi l’être à des fins manipulatrices (par la police ou par des criminels d’ailleurs). Ce pourrait être également détourné pour faire croire à quelqu’un dont on souhaite politiquement, se débarrasser, qu’il a commis des actes répréhensibles.
Savons-nous aujourd’hui stimuler le cerveau ?
La simulation cérébrale existe déjà au moyen d’ondes électromagnétiques… Les scientifiques espèrent pouvoir l’utiliser pour lutter contre les pertes de mémoire dans la maladie d’Alzheimer par exemple. Mais ces simulations n’en sont qu’à leurs balbutiements. Laurent Alexandre estime qu’il faudra quelques décennies encore avant que cela ne soit efficace. Médicalement c’est plutôt une bonne nouvelle, mais éthiquement qu’aurions-nous le droit de faire ou de ne pas faire ?
Les dérives possibles ?
A l’heure où le signalement des contrôles radars restera possible car les rendre impossible reviendrait à toucher à la liberté d’expression, on se demande bien comment cette exploration cérébrale pourrait être mise en place. Pouvoir interroger le cerveau de quelqu’un à son insu, pour savoir s’il a déclaré la totalité de ses revenus, ou pour connaître son train de vie ne serait-il pas contraire à la liberté individuelle ?
Mais savoir si quelqu’un que l’on soupçonne est bien l’auteur d’un meurtre en explorant son cerveau, ne serait-il pas bénéfique pour la société ? Enfin, médicalement, cette technologie pourrait permettre de traiter des maladies psychiatriques, en étant utilisée à bon escient ! Les scientifiques savent qu’un jour ou l’autre, ils pourront utiliser cette méthode… Il reste surtout des questions éthiques et de nombreuses dérives possibles en cas d’utilisation non adéquate !
Un problème pour l’avenir ?
Comme pour tout nouveau traitement médical, vaccin, implants, ou prothèse, les scientifiques ne connaissent pas les conséquences pour les années futures… Comme lorsqu’un vaccin est inventé, ou qu’un implant est posé pour la première fois, on ne sait pas ce qu’il en adviendra dans 5, 10 ou 20 ans. Et les implants cérébraux n’y couperont pas…
Lors d’un implant, il faudra plusieurs années après la pose pour en connaître les conséquences sur la vie de l’implanté. Et c’est pour cette raison que Neuralink a choisi dans un premier temps, les implants cérébraux pour le traitement des maladies neurologiques ! Les conséquences seront peut être fâcheuses dans 10 ou 20 ans, mais si le traitement fonctionne, le patient pourra être débarrasser de maladies neurologiques parfois très invalidantes !