L’industrie du transport maritime possède une empreinte carbone non négligeable. Selon les statistiques, elle est à l’origine de près de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Décarbonater ce secteur stratégique constitue ainsi une priorité à l’échelle internationale. À ce propos, les compagnies maritimes visent à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Mais avec plus de 50 000 navires sur les océans, la réalité risque d’être complexe. Assurant près de 90 % du trafic de marchandises, ces engins fonctionnent pour la plupart au gazole. Or, en plus d’être polluant, ce carburant, tout comme les autres combustibles fossiles, coûte de plus en plus cher. C’est en partant de ce constat que GeCheng Zha a inventé le système CoFlow Jet.
Une version avancée de la voile
D’après ce professeur d’ingénierie aérospatiale et directeur du laboratoire d’aérodynamique et de dynamique des fluides computationnelle de la faculté d’ingénierie de l’Université de Miami, « cette solution permet de réduire considérablement la dépendance des navires aux combustibles fossiles ». Il s’agit effectivement d’un système éolien conçu pour être installé sur le pont d’un cargo. Concrètement, le CoFlow Jet est une version avancée de la voile utilisée depuis des millénaires dans le domaine de la navigation maritime. Force est cependant de constater que, de nos jours, ce mode de propulsion semble réservé aux embarcations de plaisance et d’exploration. Et pour cause, les moteurs thermiques offrent beaucoup plus de puissance et présentent une meilleure fiabilité, les voiliers étant fortement dépendants des conditions de vent.
Un cylindre éolien immobile
La « voile cylindrique » développée par le professeur Zha s’inspire d’un concept apparu pour la première fois dans les années 1920 : celui du rotor Flettner. Cette technologie vieille de plus de 90 ans utilise un cylindre rotatif disposé à la verticale et tournant autour de son axe pour produire une poussée aérodynamique qui fait avancer un bateau. Mais la ressemblance entre le CoFlow Jet et un rotor Flettner se limite à l’apparence. Le nouveau système de propulsion éolien ne tourne pas. Au lieu de cela, il pressurise l’air à l’aide d’une roue avant de l’éjecter. Le déséquilibre de pression qui en résulte génèrerait une poussée importante.
Une efficacité accrue
Selon les explications de l’inventeur, le CoFlow est tellement efficace qu’il peut fournir 100 % de la poussée dont un navire a besoin pour naviguer. Cela est dû à un coefficient de portance particulièrement élevé ainsi qu’à une réduction de la trainée. Grâce à cette grande efficacité, le système serait en mesure de réduire la consommation de carburant des cargos jusqu’à 90 %, en fonction de leur taille. Fait intéressant, il serait possible d’installer le CoFlow Jet sur un navire existant. De plus, les cylindres seraient rétractables pour faciliter les manœuvres dans les ports. Plus d’infos : miami.edu. Une invention très encourageante pour le transport maritime, vous ne trouvez pas ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Les cargos fonctionnent au gazoil ??? Ce ne serait pas du fioul lourd, plutôt ( bien plus polluant) ?