Considérée par certains experts comme un véritable « Tchernobyl du XXIe siècle », la Covid-19 a déjà fait plus de 3,3 millions de victimes depuis son apparition en novembre 2019. Alors que certains pays semblent avoir réussi à tirer leur épingle du jeu, d’autres continuent de payer un lourd tribut à la pandémie. Le 11 mai dernier, l’Inde a par exemple comptabilisé plus de 348 400 nouveaux cas en 24h pour 4200 décès. De son côté, le Brésil a enregistré près de 72 700 nouvelles contaminations et 2311 morts pendant la même période.
« Nous étions confiants, nous étions heureux après avoir réussi à combattre la première vague, mais cette tempête a bouleversé le pays », a déclaré, selon Reuters, le premier ministre indien Narendra Modi le mois dernier pour qualifier la nouvelle vague.
La vaccination, la meilleure façon de lutter contre la Covid-19 ?
Dans l’espoir de vaincre la maladie, de nombreuses nations ont opté pour des campagnes de vaccination de masse. Et il faut dire que les efforts ont payé puisque cela semble avoir permis de renverser la tendance, du moins en termes de nombre de décès. Pfizer/BioNTech, Moderna, Spoutnik ou encore Sinopharm, les vaccins anti-Covid-19 sont de plus en plus nombreux. D’après REACTing, leur nombre pourrait bientôt dépasser la cinquantaine. Si tous les vaccins stimulent le système immunitaire afin d’offrir une protection contre l’agent responsable de la pandémie, il y a des différences dans la technique utilisée.
Trois approches possibles
Le vaccin d’AstraZeneca repose par exemple sur un vecteur viral non-réplicatif. Il s’agit d’une méthode qui consiste à injecter un virus inoffensif imitant les caractéristiques du SARS-CoV-2. Le but est d’entrainer le système immunitaire à reconnaitre le véritable agent pathogène en cas d’infection.
Il y a aussi les « vaccins à virus inactivé » et les « vaccins à virus vivant atténué » qui consistent à administrer dans l’organisme le véritable virus, rendu inopérant, afin de stimuler la réponse immunitaire. Enfin, les « vaccins à ARN messager », comme ceux de BioNTech-Pfizer et de Moderna consistent à introduire dans le corps humain des molécules d’« ARN messager » (ARNm) fabriqués en laboratoire.
Un vaccin contre les Betacoronavirus
Alors que l’apparition de nouveaux variants de la Covid-19 suscite de vives inquiétudes quant à l’efficacité des vaccins actuels, une étude récente annonce une bonne nouvelle. Ayant été publiée dans la revue Nature, celle-ci affirme la découverte d’un vaccin à anticorps neutralisants qui suscite une immunité protectrice contre les Betacoronavirus (SRAS, MERS, SARS-CoV-2), et donc les coronavirus pandémiques. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que la substance à base d’ARN messager aurait le potentiel de prévenir de futures pandémies. En effet, en plus des batCoV, du SARS-CoV-1 et du SARS-CoV-2, elle serait efficace contre les variants B.1.1.7 (variant anglais), P.1 (variant brésilien) et B.1.351 (variant sud-africain) de la Covid-19.
Just published @nature: 1st step towards a pan-coronavirus mRNA nanoparticle vaccine with activity against all major #SARSCoV2 variants, #SARSCoV1, bat-CoV, with potent effect in macaqueshttps://t.co/FpZ0KSXuNg pic.twitter.com/wgQH13uczG
— Eric Topol (@EricTopol) May 10, 2021
La recherche a impliqué plusieurs facultés, entreprises et instituts américains, dont l’université de Pennsylvanie, l’université Duke (Caroline du Nord) et le 3M Corporate Research Materials Laboratory (Minneapolis). Les chercheurs se sont penchés sur un vaccin contenant une nanoparticule multimérique avec un domaine de liaison au principal récepteur du SARS-CoV-2 et un adjuvant appelé 3M-052/Alum. Des études sur des macaques ont montré une neutralisation de l’agent pathogène ainsi qu’une protection des voies respiratoires supérieures et inférieures. Reste à savoir si les essais sur les humains prévus pour bientôt se révéleront tout aussi prometteurs.
«Nous avons commencé ce travail au printemps dernier en sachant que, comme tous les virus, des mutations allaient se produire dans le virus SARS-CoV-2 responsable de la pandémie de COVID-19», a déclaré l’auteur principal Barton F. Haynes, directeur du Duke Human Vaccine Institute (DHVI). « Les vaccins à ARNm étaient déjà en développement et nous avons cherché des moyens de maintenir leur efficacité. »