Parmi les solutions à notre portée pour lutter contre le réchauffement climatique, le captage et le stockage du dioxyde de carbone intéresse de plus en plus les scientifiques. L’idée consiste à extraire ce puissant gaz à effet de serre de l’atmosphère et le séquestrer profondément sous Terre. Malheureusement, les techniques de captage existantes sont à la fois coûteuses et énergivores. De plus, elles s’appuient sur les infrastructures énergétiques traditionnelles. Face à ces contraintes, des scientifiques de l’Université d’État de l’Ohio, aux États-Unis, ont développé une méthode innovante qui pourrait changer la donne. Une étude qui décrit cette percée a été publiée dans la revue scientifique Environmental Research Letters.
Une meilleure préservation de l’environnement
Baptisée Direct Air CO2 Capture with CO2 Utilization and Storage (DACCUS), que l’on peut traduire en français par « Captage direct du CO2 dans l’air avec utilisation et stockage du CO2 ». L’approche adoptée par le professeur Jeff Bielicki, co-auteur de l’étude, et ses collègues promet une meilleure préservation de l’environnement. Contrairement aux méthodes conventionnelles de captage du carbone, elle implique l’utilisation d’une énergie renouvelable issue du sous-sol de la Terre. Concrètement, le processus développé par les chercheurs de l’université américaine citée ci-dessus est alimenté par l’énergie géothermique, éliminant ainsi le besoin de recourir à d’autres sources d’énergie qui pourraient potentiellement émettre des gaz à effet de serre.
Une approche intelligente
Ce nouveau système ayant pour rôle d’absorber le dioxyde de carbone terrestre exploite ainsi deux technologies majeures pour une efficacité accrue. L’utilisation de l’énergie thermique de la Terre qui, soulignons-le, est une énergie propre et durable pour alimenter un processus visant à réduire les effets des émissions de CO2 sur la santé des êtres vivants et le climat, constitue une approche intelligente. En effet, le réchauffement climatique figure parmi les principales préoccupations de notre génération. Fait intéressant, le système DACCUS se sert également du CO2 capté pour faciliter l’extraction de l’énergie géothermique en poussant la chaleur plus près de la surface.
Un premier site d’extraction d’ici à 2030 ?
Afin d’évaluer l’efficacité et la viabilité de leur technologie, les chercheurs ont mené une étude de cas aux États-Unis. Pour cela, ils se sont intéressés à la région de la côte américaine du golfe du Mexique. « La côte du golfe du Mexique possède la géologie adéquate pour stocker en toute sécurité le dioxyde de carbone sous terre et un flux de chaleur suffisant pour permettre l’utilisation de l’énergie géothermique », a déclaré le professeur Jeff Bielicki. Selon les explications, la mise en œuvre de ce type de système est assez délicate. Pour des raisons techniques, les démarches initiales peuvent durer jusqu’à cinq ans. En supposant une mise en œuvre réussie d’ici 2025, l’équipe estime que leur première usine de captage de CO2 pourrait être pleinement opérationnelle à l’horizon 2030. Plus d’infos : iopscience.iop.org. Que pensez-vous de cette idée pour séquestrer le CO2 ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .