Le devenir des déchets nucléaires est incertain, raison pour laquelle leur gestion est, depuis des années, au cœur des préoccupations environnementales. En France, par exemple, on dénombre environ 1 200 producteurs de déchets radioactifs et plus de la moitié de ces déchets provient de l’industrie électronucléaire, selon l’Andra. Dans le monde, approximativement 10 000 m3 de déchets de haute radioactivité et 200 000 m3 de déchets à faible et moyenne radioactivité sont produits chaque année. Face à cette problématique, la société Transmutex, basée à Genève, a développé une technologie innovante permettant d’atténuer leur impact environnemental, en utilisant une variété de matériaux combustibles tels que le thorium.
Un procédé basé sur la transmutation
La technologie mise au point par Transmutex n’est nul autre que la transmutation, visant à convertir des éléments radioactifs en leurs isotopes ou en d’autres éléments complètement différents. Les anciens scientifiques du CERN ont utilisé un accélérateur de particules et un assemblage combustible sous-critique pour transformer le thorium, un métal légèrement radioactif que l’on trouve dans les sols et les roches, en un isotope de l’uranium. Cet accélérateur, relié à une usine de fission nucléaire, permet de traiter immédiatement l’uranium nouvellement généré afin qu’il ne produise pas de déchets hautement radioactifs, contrairement à l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires. Selon Transmutex, il offre plusieurs avantages par rapport aux réacteurs nucléaires autonomes traditionnels. Petite anecdote, ce serait l’ancien directeur général du CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire), Carlo Rubbia, qui aurait imaginé en premier cette technologie innovante.
Une technologie permettant de réduire efficacement les déchets nucléaires à vie longue
Selon la Nagra (Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs), cette technologie développée par Transmutex pourrait réduire le volume des déchets nucléaires de 80 % et leur période radioactive à moins de 500 ans. L’agence nationale suisse l’a déjà examiné minutieusement et est arrivée à une conclusion selon laquelle, elle représente une avancée significative dans la gestion de ce type de déchets. Ce procédé innovant pourrait jouer un rôle crucial pour l’avenir de l’énergie propre et durable, surtout dans le contexte actuel où l’on est constamment en quête de solutions durables et sûres pour gérer l’énergie nucléaire. Toutefois, selon la société genevoise, il y a des défis à relever, surtout en termes de coût. Il semblerait que construire cet accélérateur de particules à proximité de chaque centrale pourrait s’avérer très couteux.
Des levées de fonds pour accélérer la recherche et le développement de l’accélérateur de particules
Pour accélérer le développement de sa technologie révolutionnaire et son déploiement à l’échelle mondiale, Transmutex a procédé à des levées de fonds, depuis 2020. Elle a obtenu un financement de plus de 20,6 millions d’euros auprès de l’Union Square Ventures et de Steel Atlas, deux fonds de capital-risque basés à New-York. La société suisse a reçu un large soutien dans la réalisation de cette solution énergétique nucléaire plus sûre, plus propre et plus durable. Celle-ci a attiré un grand nombre d’investisseurs, pour ne citer que Verve Ventures, FONGIT, HCVC, AlleyCorp, House Of Ventures, Presight Capital, etc. Pour information, la société Transmutex a été créée en 2019 par Franklin Servan-Schreiber. Composée d’anciens physiciens du CERN, elle s’est donnée pour mission de révolutionner l’énergie nucléaire. Plus d’informations : transmutex.com. Connaissiez-vous cette solution de traitement des déchets radioactifs ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Enfin ,l’on semble prendre conscience de la gestion des déchets nucléaires est un impératif et un devoir envers ceux qui vont nous succéder.
Jeter par dessus bord ces déchets dans les mers /océans (quelle horreur) ou l’enfouissement (encore des déchets supplémentaires) en se disant que les futurs générations trouveront un système de traitement est une infamie. Alors, oui, il nous appartient, à NOUS , cette génération, de trouver toutes les solutions innovantes pour régler ce problème N°1 qu’est la pollution que NOUS avons causé et pas d’en faire un cadeau empoisonné à nos successeurs.