Et si un algorithme pouvait déceler notre opinion politique ? En tout cas, Michal Kosinski y croit. Pour ce chercheur affilié à l’université Stanford, la technologie actuelle est suffisamment avancée pour rendre une telle tâche possible. Pour soutenir son avis, dans une publication parue dans la revue Nature.com, il affirme développer une intelligence artificielle qui, une fois prête, sera en mesure d’exposer les opinions politiques des gens.
Il s’agit d’un outil qui reposerait sur la reconnaissance faciale. En se basant sur une photo de profil Facebook ou utilisée sur un site de rencontre, Kosinski pense ainsi pouvoir connaitre si un individu est conservateur ou libéral.
Fiable à plus de 50 %
Toujours d’après Michal Kosinski, sa solution est efficace à plus de 50 %, plus précisément à 72 %. Pour afficher une telle précision, le système analyse l’apparence d’une personne. Il s’avère que plusieurs traits du visage tels que l’orientation de la tête, l’âge, le sexe, l’expression émotionnelle et l’appartenance ethnique seraient révélateurs de l’affiliation politique. Le code source du projet a été rendu public par l’expert, mais pour des raisons liées à la protection de la vie privée, aucune image n’est disponible.
Un algorithme pour deviner l’orientation sexuelle d’une personne
Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à vous rendre sur cette page pour obtenir de plus amples informations. Notons que ce n’est pas la première fois que nous entendons parler du nom de cet informaticien issu de l’université Stanford. En 2017, Kosinski et un autre expert du nom de Yilun Wang ont rapporté qu’un algorithme prêt à être utilisé et doté d’une grande précision pouvait faire la distinction entre des photos suivant l’orientation sexuelle d’une personne, c’est-à-dire homosexuelle ou hétérosexuelle.
Une publication qui fait débat
En ce qui concerne l’intelligence artificielle qui permettrait de déterminer l’appartenance politique d’un individu, elle est actuellement sujette à de nombreux débats. Alexander Todorov, professeur à Princeton, fait partie de ceux qui critiquent le travail de Kosinski. Pour lui, les méthodes mentionnées dans le document pour la reconnaissance du visage présentent des défauts.
Il estime notamment que les points retenus pour la détection ne représentent pas forcément les traits du visage, et donc, la personnalité d’une personne. Par exemple, les photos mises en ligne sur les sites de rencontre présentent généralement des indices non faciaux. Pour Todorov, le travail de son pair reste parfaitement « discutable sur le plan éthique ».