Comment réintroduire la flore sauvage en ville ? Cette question, Kiki Grammatopoulos, diplômée de Central Saint Martins, se l’est certainement posée. Pour y répondre, elle a inventé des chaussures un peu spéciales et imaginé un programme baptisé « Réensauvager la Course ». Inspirées du biomimétisme, ces chaussures permettraient aux coureurs de récolter des graines, puis de les disséminer au fil de leur parcours. Bonne ou mauvaise idée, nous ne sommes pas juges, mais nous savons que jeter des noyaux de fruits dans la nature ne donnera jamais de vergers. En est-il de même pour cette nouvelle technique avec des chaussures plutôt originales et peut-être peu destinées au running ? Décryptage.
L’invention de Kiki Grammatopoulos, qu’est-ce que c’est ?
Elle a conçu une semelle extérieure de chaussures de course robuste et hérissée qui favorise la dispersion des plantes et des graines en milieu urbain, dans le cadre d’un projet baptisé « Réensauvager la Course ». À l’occasion de ce projet, elle a appliqué le biomimétisme, en s’inspirant des éléments de la nature, pour élaborer la semelle extérieure de sa basket. Cette semelle est généreusement garnie de petits crochets qui agrippent la saleté et la matière végétale au fur et à mesure que l’utilisateur avance. Ces crochets permettent aux chaussures d’imiter le phénomène de l’épizoochorie, où les graines sont transportées en s’attachant au pelage d’un animal.
De quoi s’est-elle réellement inspirée ?
Pour son concept, Grammatopoulos a principalement tiré inspiration de deux plantes : la bardane, qui génère des graines typiques en forme de bur, et la plante grapple, dont le fruit est revêtu de petites barbes. La créatrice a exprimé son souhait d’exploiter la mode et le sport pour impliquer les individus dans la cause du réensauvagement, afin de susciter une réflexion plus profonde sur notre relation avec la nature. Le réensauvagement représente une forme de restauration écologique visant à étendre les espaces boisés et à laisser la nature évoluer avec une intervention humaine minimale.
Les semelles extérieures sont ornées de petits crochets qui pivotent dans toutes les directions. Je voulais explorer notre relation, ou plutôt notre absence de relation, avec la nature sauvage dans nos villes, et à quoi ressembleraient ces environnements urbains si l’écologie et la biodiversité reprenaient le dessus – certains aspects que nous avons observés pendant la période de Covid-19, a déclaré Grammatopoulos à Dezeen.
Comment ces chaussures sont-elles conçues ?
Les semelles extérieures imposantes et la conception de la bande de roulement fendue sont un hommage aux sabots des bisons et à leur rôle dans la création de sentiers pour favoriser le déplacement d’autres espèces à travers la forêt. Son prototype de démonstration a été conçu pour s’adapter à une chaussure de trail running New Balance standard et fabriqué en 3D à partir de polymère nylon. La semelle extérieure a été réalisée par impression 3D. Idéalement, Grammatopoulos aspire à ce que le produit soit imprimé en 3D ou moulé par injection dans un caoutchouc performant à l’avenir, sous réserve qu’elle trouve un partenaire de fabrication. Actuellement, elle teste ses conceptions avec la communauté de coureurs basée à Londres, Run the Boroughs. Une démarche qui, selon elle, lui permet d’évaluer l’efficacité du sport comme moyen de réensauvager les environnements urbains. Plus d’informations : graduateshowcase.arts.ac.uk
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