La végétalisation des espaces urbains est au cœur de nombreuses politiques municipales… Mais les moyens sont encore peu nombreux, et/ou trop couteux pour certains. Au Texas, une équipe composée de professeurs et d’étudiants en école d’architecture vient d’inventer un concept innovant qui pourrait grandement contribuer à améliorer l’efficacité et la durabilité des espaces urbains. Au cœur du Langford Architecture Center de l’université Texas se dresse, depuis 2018, un mur vivant et végétalisé qui intrigue et alimente la recherche de cette équipe depuis plus de quatre ans… Auparavant, il était un simple mur de brique, mais, avec l’invention de l’équipe menée par les professeurs Ahmed K. Ali et Bruce Dvorak, il est devenu un magnifique espace végétalisé qui offre une variété de 300 plantes à la ville. Découverte !
Quelle est cette invention ?
Le mur végétal créé par l’équipe ne mesure que 3 mètres de haut, mais ce qui le rend vivant, c’est sa conception modulaire faite de 300 planteurs métalliques qui peuvent être remplacés, retirés, nettoyés… Un entretien rendu très facile grâce à un design intelligent. Le professeur Dvorak déclare qu’il est ravi d’avoir amené de la vie là où il n’y en avait pas ! Le mur est donc devenu vivant grâce à leur conception originale. L’équipe avait déjà essayé de réaliser un mur végétal sur le toit de l’université, mais les plantes ne survivaient pas car elles étaient directement insérées dans le mur.
Quelle différence avec un autre mur végétal ?
Selon l’un des professeurs, les autres systèmes disponibles sur le marché obligent les plantes à pousser avec un angle qui n’est pas naturel, ou un mur qui ne laisse pas assez d’espace aux racines pour qu’elles s’étendent. En s’associant au professeur Ali, connu pour son utilisation de déchets de fabricants, ils ont donc conçu cette structure qui offre plus d’espace aux plantes, et un joli spectacle à admirer ! Ils ont donc utilisé des tôles mises au rebut ou des plateaux de matrice en plastique à usage unique pour réaliser leur mur vivant, mais en matière recyclée comme l’explique le professeur Ali : « Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs issus d’industries et de fabricants qui produisent des flux de déchets importants, cohérents et prévisibles, et nous réfléchissons à la manière de créer des systèmes de construction alternatifs, beaux et fonctionnels, à partir de ces flux. »
Comment a-t-il été conçu ?
Pour réaliser leurs petits réceptacles en métal, ils ont inventé une méthode pour plier des restes de tôle issus de l’industrie automobile. En créant un pot pour chaque plante finalement, ils offrent beaucoup de terre à chacune des plantes, qui n’ont plus besoin de « partager » les ressources avec les autres. De plus, comme c’est le contenant qui est accroché au mur, il est tout à fait possible de donner à la plante l’angle parfait pour qu’elle puisse se développer. Pour l’arrosage, ils ont imaginé un ingénieux système de goutte-à-goutte installé derrière le mur, qui permet à chaque plante, en fonction de sa variété, de recevoir plus ou moins d’eau !
« Dans notre laboratoire de recherche sur le design basé sur les ressources, nous activons l’idée d’économie circulaire par la symbiose industrielle. En tant qu’architectes et designers, nous appliquons notre pensée critique en matière de conception à certains des problèmes mondiaux les plus difficiles auxquels notre époque est confrontée », a déclaré M. Ali. « Nous sommes toujours à la recherche de collaborateurs issus d’industries et de fabricants qui produisent des flux de déchets importants, cohérents et prévisibles, et nous réfléchissons à la manière de créer des systèmes de construction alternatifs, beaux et fonctionnels, avec ces déchets. » Texas A&M Division du marketing et des communications
Toutes les plantes n’ont pas les mêmes besoins en eau, mais avec un mur végétal classique, elles reçoivent toutes la même du précieux liquide ! Le mur vivant du Texas permet aussi de protéger le bâtiment lors des fortes chaleurs; les professeurs et leurs étudiants se prennent alors à rêver que leurs murs vivants pourraient envahir les Etats-Unis et apporter des îlots de fraîcheur dans des villes comme Dallas ou San Antonio ! Plus d’informations : today.tamu.edu.