Les chercheurs travaillent depuis longtemps sur des alternatives qui nous permettront de faire l’impasse sur l’utilisation de métaux lourds dans les batteries. En plus d’être polluant, ce genre de batteries a également un coût de production très élevée. Il y a quelque temps, une équipe de chercheurs dirigée par Stefan Spirk, de l’université technologique de Graz (TU Graz), en Autriche, a trouvé un moyen judicieux pour contourner l’utilisation de ces métaux. Ces scientifiques ont en effet découvert que la vanilline, l’arôme naturel de la vanille, pouvait être utilisée pour alimenter les batteries de type Redox Flow.
Un produit obtenu grâce à la transformation de la lignine
Pour obtenir la vanilline, les chercheurs ont dû transformer de la lignine. Il s’agit d’une biomolécule qui se trouve dans le bois et qui peut être obtenue facilement grâce aux déchets issus de la production de papier. En intégrant cette biomolécule dans le processus de création de batteries moins polluantes, les chercheurs évitent un énorme gaspillage. En effet, 98% de la lignine générée par l’industrie papetière finis généralement par être incinérée.
« A l’aide d’une simple réaction, il est possible d’utiliser les déchets de l’industrie du papier pour produire de grande quantité de vanilline », a déclaré Stefan Spirk. Afin d’obtenir la vanilline qui fera office de liquide d’oxydoréduction dans les batteries, les chercheurs ont dû oxyder la lignine « grâce à des procédés chimiques respectueux de l’environnement. »
La vanilline s’invitera bientôt sur les batteries Redox Flow ?
Il est important de souligner que la vanilline ne pourra pas être utilisée dans toutes les batteries. Selon les chercheurs, elle ne pourra alimenter que les batteries de type Redox Flow. Ces batteries fonctionnent grâce à des électrolytes. Ces liquides sont nécessaires au processus d’oxydoréduction qui permet à la batterie de stocker ou de produire l’électricité.
Jusqu’à aujourd’hui, ce genre de batteries utilisaient des métaux lourds comme le vanadium pour fonctionner. Toutefois, l’utilisation de ces composants présente de nombreux inconvénients. Pour Stefan Spirk et son équipe, la vanilline représente la meilleure alternative à ces métaux.
« D’une part, nous pouvons l’acheter de manière assez conventionnelle. Si vous le souhaitez, vous pouvez l’acheter même au supermarché. D’autre part, nous pouvons utiliser une simple réaction pour la séparer de la lignine, qui à son tour est produite en grande quantité sous forme de déchets issus de la production de papier. » Pour s’assurer de la viabilité de ce projet, les chercheurs doivent encore tester cette technologie en dehors de leur laboratoire.
Il faut savoir que l’exploitation actuelle de ces métaux lourds posent de nombreux problèmes environnementaux mais également sociétaux. Nous vous invitons à regarder la dernière vidéo d’Amnesty France sur l’exploitation des mines artisanales de cobalt pour les smartphones ou encore les batteries de voiture électriques…