Des chercheurs veulent utiliser des insectes pour composter les déchets dangereux en matière utile

Et, si les mouches soldats noires devenaient nos meilleures alliées dans la lutte contre les déchets toxiques ? Découvrez comment ces insectes pourraient transformer nos poubelles en ressources précieuses.

Le recyclage des biodéchets est au cœur de nombreuses recherches scientifiques dans le monde entier. En France, depuis l’instauration de la loi AGEC, les ménages devraient disposer d’une solution pour que leurs biodéchets soient revalorisés. Parmi ces solutions, il existe le lombricomposteur, dans lequel des animaux, les vers lombrics, sont utilisés pour transformer les biodéchets en compost. Des chercheurs australiens se penchent sur d’autres animaux, qu’ils ont l’intention d’utiliser comme des bio usines pour valoriser les déchets dangereux. Ces animaux, ce sont les mouches soldats noires, déjà connues pour leurs larves, sources de protéines pour l’alimentation animale, comme ici, dans les croquettes Reglo. Mais, comment ces mouches soldats noires pourraient devenir, des composteurs « vivants » ? Je vous explique tout immédiatement.

Les mouches soldats noires, des alliées pour revaloriser les déchets ?

Ces mouches ne sont ni considérées comme des nuisibles, ni vectrices de maladies, mais elles sont déjà utilisées depuis très longtemps pour digérer les déchets organiques. Les scientifiques savent que les larves de mouches soldats noires sont voraces et qu’elles dévorent toutes sortes de déchets organiques comme les restes de nourriture. Une fois arrivées à maturité, ces larves sont lavées, broyées puis séchées et deviennent des protéines pour l’alimentation animale comme je vous l’ai expliqué en introduction. Ainsi, au lieu de voir ces déchets mangés par des microbes puis rejetés sous forme de gaz dans l’atmosphère, il serait judicieux de les confier aux mouches soldats noires pour qu’elles les transforment en méthane.

Schématisation du circuit de recyclage de déchets.
Schématisation du circuit de recyclage de déchets. Crédit photo : Tepper, K., Edwards, O., Sunna, A. et al. / CC BY 4.0

L’idée des scientifiques australiens

« Les insectes seront la prochaine frontière des applications de la biologie synthétique », déclare le Dr Maciej Maselko, auteur principal de cette étude publiée dans la revue Nature. Pour lui, transformer les mouches soldats noires en usine de traitement des déchets résoudrait certains d’énormes défis de gestion des déchets que nous n’avons pas pu résoudre avec des microbes. Et, puisque ces mouches, ou du moins leurs larves, sont déjà utilisés dans d’autres domaines, leur donner des déchets sales, plutôt que de l’alimentation stérilisée, permettrait, à l’évidence, de recycler de vrais déchets.

De plus, ces mouches consomment de plus grands volumes de déchets et plus rapidement que les microbes, ou les lombricomposteurs. L’idée étant de modifier génétiquement les mouches soldats noires pour qu’elles parviennent à produire de produits chimiques de valeur. Ainsi, les enzymes industriels pour l’élevage, le textile, l’alimentation et les industries pharmaceutiques pourraient être fabriqués par ces mouches. Ce serait aussi le cas des lipides spécialisés qui pourraient remplacer les huiles fossiles dans les biocarburants et les lubrifiants. Enfin, dans leur domaine de prédilection, l’alimentation animale, elles permettraient d’obtenir des aliments nutritionnellement améliorés.

Leurs excréments seraient aussi une ressource précieuse

Le Dr Kate Tepper, biologiste synthétique et auteure principale de l’étude, propose que les mouches soient génétiquement modifiées pour éliminer les contaminants chimiques via leurs excréments, transformant ainsi les déchets en engrais dépourvus de polluants, utilisables pour la culture. Cette modification permettrait aux mouches de consommer des déchets toxiques, y compris les métaux lourds et les PFAS (plastiques éternels), et de convertir ces contaminants en excréments inoffensifs ou de les accumuler dans leur corps.

Le Dr Maciej Maselko et le Dr Kate Tepper auteurs de cette étude.
Le Dr Maciej Maselko et le Dr Kate Tepper auteurs de cette étude. Crédit photo : Macquarie University

Cette bio remédiation par les mouches soldats pourrait nettoyer les sols et les déchets contaminés, réduisant ainsi les gaz à effet de serre et décomposant divers flux de déchets humains. Que pensez-vous de cette nouvelle étude ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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