Les maladies de l’œil sont souvent douloureuses et délicates à soigner, l’œil étant l’une des parties les plus complexes et les plus fragiles du corps humain. Des chercheurs essaient de mettre au point des petits robots microscopiques qui pourraient se déplacer à des endroits précis dans le globe oculaire afin de cibler précisément la partie de l’œil qui nécessite le traitement. Une technique hyper sophistiquée qui pourrait aider à soigner des maladies liées à la dégénérescence maculaire ou encore le glaucome. Une avancée médicale étonnante et peut-être un peu angoissante quand on sait combien les yeux sont fragiles.
Avant de présenter la technologie employée pour faire fonctionner ces petits robots microscopiques un petit cours d’anatomie s’impose ! L’œil se décompose en deux parties appelées « chambres » et elles contiennent chacune des liquides différents. Ainsi la chambre intérieure qui va de la surface de l’œil jusqu’au-dessous de la cornée est remplie d’un liquide semblable à l’eau. La seconde chambre appelée postérieure est, elle, remplie d’un liquide plus dense et visqueux appelé l’humeur vitrée assimilé à un gel.
Les traitements oculaires actuelles sont sous forme de gouttes liquides et sont forcément instillées dans la chambre intérieure même si c’est la chambre postérieure qui souffre. Cela a plusieurs inconvénients, comme la lenteur du traitement qui doit traverser l’œil avant d’atteindre l’objectif final et des effets secondaires bien connus : sécheresse de l’œil, irritation et bien d’autres plus ou moins graves. Ces petits robots microscopiques qui viendraient « nager » dans l’œil pourraient donc atteindre la cible voulue en moins de 30 minutes. N’imaginez pas des appareils autonomes se déplaçant de manière libre !!! Les petits robots sont en fait des structures fixes composées de segments : l’un avec le médicament à déposer, l’autre avec une spirale qui permettra le mouvement.
Les robots seront faits de molécules magnétiques et biodégradables d’à peine 500 nanomètres de long, donc très fins et invisibles à l’œil nu. Ils seront contrôlés à distance par les médecins afin de cibler au plus juste l’endroit destiné à recevoir le médicament. Le test a été réalisé en laboratoires sur des yeux provenant de cochon et non encore testé sur l’œil humain. Les résultats sont probants puisque les médicaments propulsées l’ont été à l’endroit exact voulu par le chercheur et en moins de 30 minutes. Cette technique de soin ne sera pas disponible pour les malades avant une dizaine d’années mais les avancées sont énormes et pourraient même rendre possible les traitements des cancers liées à l’œil et à ses périphériques (cornée, iris, ou nerf optique). Une jolie révolution médicale qui se prépare non ?
Crédit photo de couverture : Œil bleu – De Vic29/Shutterstock