Lors de soirées un peu arrosées, il arrive que l’on se réveille avec « la gueule de bois ». Pour ceux qui consomment de l’alcool* plus que de raison, les conséquences sont parfois fâcheuses. Tête dans la cuvette des WC, nausées, vomissements, mal de crâne très prononcé. Bref, le lendemain d’une cuite, votre corps vous fait savoir qu’il n’a pas réellement apprécié, et vous le payez comme il se doit ! Des chercheurs américains affirment avoir mis au point un probiotique, qui atténue les effets de la gueule de bois, chez les souris. L’enzyme ADH1B accélère la décomposition de l’alcool dans l’organisme. En le modifiant génétiquement, ils seraient parvenus à diminuer les effets néfastes de l’alcool. Découverte.
Un probiotique, qu’est-ce que c’est ?
Un probiotique est un micro-organisme vivant, généralement une bactérie ou une levure, qui a des effets bénéfiques sur la santé de l’hôte lorsqu’il est consommé en quantités adéquates. Les probiotiques sont couramment utilisés comme compléments alimentaires ou comme ingrédients dans certains aliments et boissons tels que les yaourts, les boissons lactofermentées et les suppléments alimentaires. Les probiotiques sont souvent appelés « bonnes bactéries », car ils sont censés favoriser un équilibre sain de la flore intestinale, qui est la population de micro-organismes qui vivent naturellement dans notre tube digestif. Dans le cas de l’enzyme ADH1B, modifié dans cette expérience scientifique, c’est une enzyme impliquée dans le métabolisme de l’éthanol qui est le principal composant de l’alcool. L’ADH1B est responsable de la conversion de l’éthanol en acétaldéhyde, qui est ensuite métabolisé en acétate par une autre enzyme appelée aldéhyde déshydrogénase (ALDH).
Quels tests ont-ils effectués sur les souris ?
Les chercheurs ont encapsulé le probiotique pour qu’il ne soit pas détruit par l’acide gastrique, puis l’ont testé sur trois groupes de cinq souris. Chaque groupe a été soumis à différents niveaux d’absorption d’alcool. L’un des groupes, qui n’avait pas reçu le probiotique, a montré des signes d’ivresse 20 min après l’absorption. Allongées sur le dos, les souris ivres ne savaient plus se remettre sur pattes. Dans le groupe ayant reçu le probiotique ADH1B, la moitié des souris ont réussi à se retourner une heure après absorption. L’étude, parue dans la revue Microbiology Spectrum montre donc que le traitement réduit l’absorption d’alcool, prolonge la tolérance à l’alcool et raccourcit le temps de récupération des animaux après une exposition à l’alcool.
Quels sont les résultats de ces tests ?
Plusieurs tests ont été effectués et l’un d’eux a montré que deux heures après l’exposition, le taux d’alcool du groupe témoin continuait d’augmenter, alors que celui des souris traitées au probiotique avait commencé à diminuer. De plus, les chercheurs ont constaté que les souris ayant reçu le probiotique affichaient des taux de lipides et de triglycérides inférieurs au niveau du foie. Cela suggère donc que le probiotique pourrait atténuer les dommages causés par l’alcool sur le foie. « Nous sommes enthousiasmés par l’amélioration des probiotiques recombinants dans les lésions hépatiques et intestinales aiguës induites par l’alcool », a déclaré Dong, l’un des chercheurs. La prochaine étape sera de tester ce probiotique sur l’homme, et les chercheurs sont optimistes à ce propos. Ils estiment que l’efficacité sera semblable sur les organismes humains. Et ils pensent également que le probiotique modifié pourrait être un moyen de réduire les problèmes hépatiques liés à l’alcool.