Une nouvelle étude, publiée récemment dans la revue Journal of Affective Disorders, a permis à des scientifiques de trouver un traitement qui pourrait aider les personnes souffrant de traumatismes associés à la trahison romantique. Le traitement en question utilise le propranolol, un bêtabloquant prescrit pour les troubles anxieux, les migraines et l’hypertension. Selon les explications d’Alain Brunet, chercheur en psychiatrie à l’Université McGill, l’approche consiste à demander aux patients de repenser à des souvenirs douloureux qui devraient alors être atténués par l’influence du médicament. Impossible de ne pas faire le parallèle avec le film de science-fiction Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou les protagonistes Joël (Jim Carrey) et Clémentine (Kate Winslet) décident d’effacer de leur mémoire toute trace de leur relation sentimentale.
Efficacité pour le Syndrome de Stress Post-traumatique ou SSPT
Sur le Site Web du scientifique Alain Brunet, plusieurs patients ont témoigné de l’efficacité de la méthode pour réduire les aspects les plus pénibles du rappel de souvenirs traumatiques. Cette technique, dénommée thérapie de reconsolidation, a déjà été utilisée sur des personnes souffrant de SSPT. Vu les retours positifs obtenus concernant la thérapie de reconsolidation appliquée sur ces patients, le chercheur a voulu tester la même méthode sur des personnes ayant cette fois-ci vécu une trahison romantique. D’après Brunet, la trahison amoureuse, qui est également une forme de trouble de l’adaptation, semblait être un sujet intéressant, car elle est très pénible pour ceux qui en souffrent. De plus, beaucoup de personnes concernées par le problème recherchent de l’aide professionnelle alors qu’il y a peu d’aide disponible pour ceux qui ne souhaitent pas retourner avec leur partenaire.
Le déroulement de l’étude
Un total de 55 personnes ont participé à l’étude. Elles ont toutes subi une forte déception amoureuse par le passé, comme une infidélité dans une relation monogame durable. Lors l’expérience, les participants devaient chacun écrire leurs souvenirs traumatisants puis prendre du propranolol. Ils devaient ensuite lire le récit à haute voix tout en notant leurs réactions de stress comme la transpiration, la tension ou encore les tremblements.
Des résultats prometteurs
Parmi les participants, 48 sur 55 ont terminé les cinq sessions d’écriture au propranolol. Dans une enquête de suivi, 35 personnes ont noté une amélioration de leurs symptômes pendant au moins quatre mois suivant les sessions. Selon Brunet, il semblerait que sa méthodologie ait aidé les patients à surmonter le traumatisme. La thérapie en est encore à sa phase expérimentale et doit faire l’objet de recherches plus approfondies, notamment avec un nombre de participants plus élevé. Les résultats obtenus sont toutefois prometteurs et procurent un nouvel espoir à tous ceux qui ont besoin d’aide et souffrent de traumatismes dus à une relation toxique.
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