Le changement climatique est un problème auquel plusieurs régions du monde doivent faire face depuis maintenant plusieurs années. Les zones sèches font partie des plus vulnérables, car ce phénomène climatique les rend encore plus arides. C’est une situation plutôt ironique quand on sait que 72 % de la surface terrestre est recouverte d’eau. Le problème, c’est qu’une grande partie de cette eau est imbuvable, puisque plus de 96 % de toute l’eau de la Terre est constituée par les océans. Afin de résoudre les problèmes de pénurie d’eau dans le monde, des scientifiques de l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC) proposent d’exploiter le processus de dessalement naturel océanique. Il s’agit de récolter la vapeur d’eau au-dessus de la surface de l’océan pour obtenir de l’eau potable fraîche.
Le processus de dessalement naturel
L’océan constitue un énorme réservoir d’eau potentiel. Cependant, le dessalement est un procédé long et coûteux, ce qui complique sa mise en œuvre. Dans la nature, il existe un processus qui transforme l’eau océanique en vapeur. Cela se produit quand le Soleil chauffe la surface de l’océan et fait évaporer l’eau. Cette eau évaporée va plus tard se transformer en pluie.
Une méthode innovante pour avoir de l’eau
La nouvelle étude, publiée récemment dans la revue Scientific Reports, propose d’exploiter le dessalement naturel grâce à des structures installées à plusieurs kilomètres au large. Ces dernières auront pour rôle de capter l’air à la surface de l’océan qui est particulièrement riche en vapeur d’eau. L’air sera ensuite envoyé à terre et un autre système sera utilisé pour la condenser afin d’obtenir de l’eau. Selon les auteurs de l’étude, l’ensemble du système pourrait être alimenté par des parcs éoliens offshores et des panneaux solaires terrestres.
Quatorze villes dans le monde ont été évaluées durant l’étude, y compris Rome, Los Angeles, Barcelone et Abu Dhabi. En fonction de l’atmosphère au large de ces régions, la quantité d’eau pouvant y être extraite a été particulièrement étudiée. Selon la théorie, une structure d’extraction de vapeur d’eau de 100 m de haut et de 210 m de large sera nécessaire pour le projet. D’après les modèles que les scientifiques ont réalisés, le système pourrait générer près de 37,6 à 78,3 milliards de litres d’eau par an, en fonction des conditions de la région. Pour une consommation supposée de 300 l d’eau par personne et par jour, ils ont trouvé que deux à dix unités seraient suffisantes pour desservir une ville entière.
Une solution à la pénurie d’eau
Pour l’équipe de l’UIUC, la méthode est très innovante, car elle fonctionne principalement comme le cycle naturel de l’eau. Cependant, au lieu de se transformer en nuage, la vapeur d’eau est conduite et guidée vers les endroits où l’eau est rare. Le système de récolte de la vapeur d’eau océanique est très innovant puisqu’il ne risque pas de devenir moins réalisable à mesure que le changement climatique progresse. D’après Afeefa Rahman, co-auteur de l’étude, les projections climatiques montrent que le flux de vapeur océanique réaugmentera avec le temps, ce qui va fournir encore plus d’approvisionnement en eau douce. Selon lui, l’idée qu’ils proposent serait réalisable dans le contexte du changement climatique. Elle fournirait une approche indispensable et efficace pour adapter ce phénomène, surtout pour les populations qui vivent dans les régions arides et semi-arides du monde. Plus d’informations : news.illinois.edu