Et si nous éclairions nos villes et nos jardins grâce à des plantes ? Mélangeant l’art et les sciences, cette idée un peu folle est celle de l’entreprise Aglaé qui tente de faire produire de la lumière à des plantes. Actuellement, des essais se déroulent à Chartres, en Eure-et-Loire et Sophie Hombert, l’inventrice de ce procédé, aimerait proposer cette innovation dans deux ans. Cette passionnée de plantes a grandi dans la ferme familiale en Normandie, puis part étudier le design à Paris. Manquant d’espaces verts, la capitale ne lui convient pas réellement et elle repart vers Brest, ensuite Rennes et commence à se poser une question : comment reconnecter l’homme et la nature ? Vaste question à laquelle elle va tenter de répondre grâce à la luminescence des végétaux. Découverte.
Comment est née cette idée ?
Sophie Hombert n’a donc pas supporté la vie parisienne et son manque d’espaces verts, comparé à sa Normandie natale. Après quelques mois à Brest, elle intègre l’EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne) à Rennes. C’est en 2014, lors de son master 2, qu’elle doit réaliser son mémoire de fin d’études en collaboration avec l’Institut Agro Rennes-Angers. Diplômée, elle travaille pour une agence de design, toujours avec sa question de reconnexion des hommes et des plantes en tête. De passage à Paris, elle tombe par hasard sur un journal dans lequel se trouve une publicité pour un concours international de création de start-up et une récompense de 20 000 €. Elle s’inscrit avec son concept de produire de la lumière à travers des fleurs et remporte le premier prix. C’est le début de l’aventure d’Aglaé !
Comment ça marche ?
En 2016, Sophie Hombert crée sa start-up Aglaé à Chartres. Entourée de son équipe, elle commence à travailler sur un sérum « biosourcé et biodégradable » qui, lorsqu’il est absorbé par les racines, rend les plantes luminescentes pendant trois mois. La formule restera secrète, mais c’est un peu le même principe que de faire « boire » des solutions colorées à une plante pour que ces fleurs deviennent bleues. À la différence que le sérum de Sophie ne serait pas chimique. Pour le moment, le marché cible de la jeune femme est l’événementiel, l’art et la culture. La ville de Chartres a financé le projet à hauteur de 40 000 € et la start-up vient de s’exporter au Canada avec, déjà, une filiale supplémentaire.
Quelques détails supplémentaires ?
Ce principe s’applique sur des végétaux tels que des fleurs coupées, des plantes vertes ou des racines stabilisées. La start-up assure que le sérum fluorescent ne requiert aucune modification génétique de la plante, qu’il est éco-conçu et qu’il ne représente aucune nocivité pour l’environnement. La démarche finale de cette start-up étant bien de proposer des sources de lumière alternatives aux éclairages publics électriques aux villes.
Ces fleurs luminescentes pourraient, par exemple, éclairer la vitrine d’un magasin, les espaces d’accueil des hôtels, etc. À vrai dire, tous les endroits qui utilisent des fleurs naturelles comme objets de décoration. Et comme le sérum n’est pas toxique, rien n’empêchera de replanter le végétal lorsque la magie fluorescente a disparu. Plus d’informations ? Rendez-vous sur le site Aglaé.fr.