La transition énergétique est incontournable pour atteindre concrètement la neutralité carbone en 2050. Actuellement, la France semble être bien engagée à cet objectif. En 2022, les énergies renouvelables y représentent 20,7 % de la consommation finale brute d’énergie nationale. Cette proportion devrait s’élever à 33 % d’ici à 2030. Avec la diversification et l’optimisation des technologies de production d’énergie propre, il sera plus facile d’y parvenir. Plusieurs ressources renouvelables différentes peuvent être exploitées afin de générer de l’électricité verte dans le pays. La start-up EEL Energy choisit notamment de capturer la force produite par les courants fluviaux et marins. Le 5 juillet 2023, ses équipes ont mis à l’eau la première hydrolienne biomimétique mondiale dans le Rhône. Dans cet article, nous vous convions à en apprendre davantage sur cette actualité.
Un projet d’aménagement d’une ferme hydrolienne pilote près de Lyon
Il y a quelques mois, cette entreprise avait annoncé les résultats prometteurs de l’expérimentation d’un prototype dans la rade de Brest. Aujourd’hui, elle continue de réaliser des avancées remarquables. En ce début de l’été, elle a entamé l’installation de sa machine à membrane ondulante sur le port Edouard-Herriot, en amont de Lyon. Ce premier système devra générer ses premiers kilowattheures en juillet 2023. La start-up prévoit d’achever le déploiement de sa ferme pilote, composée de quatre unités d’hydrolienne biomimétique, d’ici à la fin de l’année 2023.
Ce projet occupera le site d’expérimentation d’innovations, utilisé par Hydroquest et Hydrowatt entre 2018 et 2022. Les hydroliennes révolutionnaires s’étendront ainsi entre le parc de Saint-Clair à Caluire-Cuire et le parc de Feyssine à Villeurbanne. Elles devraient produire jusqu’à 400 MWh par an, qui pourraient couvrir les besoins en électricité d’une centaine de ménages.
Une technologie génératrice d’énergie unique au monde
Selon l’entreprise EEL Energy, cette hydrolienne fluviale est une première mondiale. Elle pèse 23 t et mesure 16,5 × 8,4 m. Elle a la particularité de ne posséder aucune turbine, mais de produire de l’énergie à partir d’une large membrane ondulante. Sa capacité de production est estimée à 100 MWh par an. En effet, l’efficacité de cette technologie biomimétique est largement plus élevée que celle d’une hélice. « Nous récupérons 62 à 67 % de la puissance alors que les hélices ont une limite physique à 59 % (loi de Betz) et récupèrent au mieux 40 % », nous explique Franck Sylvain, directeur général de la start-up.
Concrètement, la machine est placée dans les profondeurs du Rhône pour capturer le maximum d’énergie générée par les courants. Ses membranes précontraintes bougent à contre-courant et ondulent comme un espadon qui nage à plus de 100 km/h. Ces ondulations génèrent de l’énergie cinétique, qui est ensuite transformée en courant électrique. L’électricité produite sera directement réinjectée au réseau d’Enedis.
La possibilité de la déployer sur d’autres sites français et à l’étranger
L’équipe d’ingénieurs de l’entreprise EEL Energy a consacré plus de dix ans afin de mettre au point cette technologie. Pour installer ce système sur d’autres sites français, il faudrait remplir certaines conditions. Les vitesses de courant doivent dépasser les 2 m/s et la navigation doit être interdite au niveau des zones choisies. Concernant les projets de développement à l’international, tout dépend du soutien apporté par les investisseurs et les gouvernements concernés. Il est notamment possible de déployer cette hydrolienne dans des localités hors réseau, situées près d’une rivière ou d’un fleuve. Plus d’informations : Eel-energy.fr