La pollution de l’air, liée majoritairement à l’utilisation des énergies fossiles, est actuellement l’un des problèmes mondiaux les plus inquiétants. Plusieurs pays s’engagent ainsi à mettre en place des solutions efficaces afin de réduire leur taux d’émission de gaz à effet de serre (premier responsable de cette pollution). C’est pourquoi nous assistons aujourd’hui au développement de nombreuses technologies d’énergie utilisant des ressources renouvelables telles que le soleil, le vent, les courants d’eau, les vagues et les marées. Dans ce contexte, Djamel Bachiri et Djamel Fodil, deux ingénieurs originaires de Cherchell, en Algérie, ont conçu une station solaire pliable et transportable. En effet, ils veulent apporter leur contribution pour limiter l’impact carbone de leur pays et préserver l’environnement.
La conception de cette technologie photovoltaïque amovible
Ces inventeurs ont eu l’occasion de parler de leur projet au média arabe Attaqa. Ce dernier avait visité leur atelier de fabrication, installé à Cherchell, dans la wilaya de Tipaza. Selon les explications de ces ingénieurs, leur système photovoltaïque comprend six modules solaires protégés par un cadre métallique. Ces panneaux peuvent être pliés et dépliés rapidement. Une fois plié, l’ensemble forme une boîte compacte qui se transporte facilement grâce à des roulettes. Sa conception ingénieuse permet aux utilisateurs de l’installer dans différents endroits, notamment ceux qui ne sont pas connectés au réseau de distribution électrique. L’emplacement choisi doit seulement être bien exposé au soleil.
Cette station d’énergie solaire est reliée à un transformateur qui assure la conversion du courant continu généré (24 V) en courant alternatif (220 V). Les ingénieurs ont également employé un régulateur solaire afin de contrôler les opérations de charge et de décharge. Cela permet de protéger les deux batteries installées en série pour stocker l’électricité produite. Ces solutions de stockage ont une capacité d’environ 3,6 kW. Dans le but de renforcer la protection de ces appareils, quatre disjoncteurs ont été ajoutés au système. Selon ces inventeurs, certaines pièces indispensables n’étaient pas disponibles en Algérie. Ils ont donc dû les créer par leur propre moyen.
Les usages potentiels de cette nouvelle station solaire
Les innovateurs, Djamel Bachiri et Djamel Fodil, ont indiqué la possibilité d’utiliser leur innovation dans le secteur de l’agriculture pour utiliser des systèmes d’irrigation, des pompes d’arrosage des champs, etc. Il serait par ailleurs possible de la déployer dans des sites de forage pétrolier hors réseau. D’ailleurs, elle pourrait devenir une solution d’alimentation de secours pour certaines villes. Ainsi, en cas de coupures de courant dues à des catastrophes naturelles ou à des accidents, il n’est plus nécessaire de recourir à des groupes électrogènes au diesel ou à l’essence, polluants et dangereux.
Dans le but de généraliser cette solution d’énergie renouvelable mobile, les ingénieurs prévoient un éventuel partenariat avec les autorités publiques. Ils ont également précisé que cette innovation intéresse actuellement certains acteurs opérants dans le secteur de l’énergie propre. Ainsi, ils ont obtenu en février 2023 le brevet du projet auprès de l’Institut National Algérien de la propriété industrielle. Selon eux, en plus de sa grande praticité, cette station solaire est économique à l’usage. Son mode de fonctionnement assure une transmission fiable sans déperdition d’énergie. Concernant son coût de fabrication, les ingénieurs ont déboursé 320 000 DA (environ 2 162 €) au total. Ils ont affirmé que ce prototype est encore perfectible et qu’ils ont besoin du soutien des investisseurs locaux et étrangers. Pour trouver plus d’informations sur ce projet, visitez le site web attaqa.net.