Ces innovateurs autodidactes affirment avoir déjà créé une première prothèse de bras en 2012. Cette idée leur est venue en voulant aider un voisin qui avait perdu un membre suite à un accident de travail. Comparée à ce premier modèle, la nouvelle version biorobotique est largement plus performante. Celle-ci est fabriquée à partir de composants électroniques récupérés dans les décharges publiques de Nairobi.
Comment fonctionne ce bras prothétique ?
Cette prothèse biorobotique est contrôlée par la pensée de la personne qui la porte. Son mode de fonctionnement est vraiment ingénieux. En effet, le cerveau envoie des signaux qui seront convertis en courant électrique par le casque d’écoute biopotentiel, baptisé « NeuroNode ». Ensuite, ce courant électrique est transmis à un émetteur qui va transférer les commandes du cerveau au bras prothétique. Ainsi, ce dernier peut bouger en moins de deux secondes après l’envoi de signaux cérébraux. Il peut se déplacer horizontalement et verticalement.
Kenyan innovators turn e-waste to bio-robotic prosthetichttps://t.co/8eR4JfjJY2
— Alexandre (@Ar4kiel) June 16, 2023
Comment ce dispositif est-il mis au point ?
Malgré le fait que Moses Kiuna et David Gathu n’aient pas pu finir leurs études, leur passion pour l’innovation n’a cessé d’agrandir. Ces inventeurs travaillent dans un laboratoire improvisé situé près de la maison de leur grand-mère. On peut y voir de simples outils comme le tableau périodique et les tableaux de l’anatomie humaine accrochés sur les murs en tôle. On y trouve également des étagères remplies de livres de sciences. Selon eux, ils ont consulté de nombreux livres pour étudier la neurophysiologie. Et ils ont interrogé quelques médecins afin de mieux comprendre cette discipline. C’est de cette façon qu’ils ont conçu cette prothèse. Ces matériaux de fabrication sont composés de bois et de déchets électroniques recyclés.
Qu’est-ce qui ont motivé ces innovateurs ?
Ces Kenyans ont conçu cet appareil dans le but d’aider les personnes handicapées qui souhaitent retrouver leur autonomie au quotidien. Ils visent à les rendre plus capables pour pouvoir vaquer à certaines tâches. De plus, ils veulent également proposer une solution moins chère que les prothèses importées. Cela facilitera l’accès à ce dispositif pour toutes les personnes dans le besoin. Selon l’OMS, les prothèses actuelles sont onéreuses, ce qui empêche certains patients d’en acquérir. Seule une personne handicapée sur dix a les moyens d’acheter ce type d’appareil dans le monde.
Quelles sont leurs autres inventions ?
Ces jeunes inventeurs ont développé d’autres solutions technologiques, en l’occurrence :
- un générateur d’énergie verte qui transforme l’oxygène en électricité ;
- un dispositif de stérilisation des billets de banque qui utilise la technologie infrarouge.
À travers leurs inventions, ils veulent participer à la résolution des problèmes mondiaux tels que le réchauffement climatique et la crise liée au coronavirus.
Les freins à l’innovation en Afrique
D’après Mukuria Mwangi, fondateur de l’école Jasiri Mugumo à Nairobi, ces deux innovateurs ont prouvé que les Africains peuvent contribuer grandement à l’évolution technologique dans le monde. Cependant, l’innovation n’a pas encore sa place au Kenya, bien qu’elle soit considérée comme le moteur de l’avenir. Cette discipline n’est pas enseignée dans les écoles kenyanes. Outre cela, les inventeurs africains sont souvent confrontés à d’autres problèmes tels que le manque de soutien et de financement. Pour le cas de Moses Kiuna et de David Gathu, le manque de fonds les empêche d’améliorer leur prothèse biorobotique et de la lancer sur le marché. Afin d’en apprendre davantage sur ces deux innovateurs, vous pouvez vous rendre sur The East African.