Le 31 octobre prochain débutera à Glasgow la COP 26, conférence sur les changements climatiques. Une conférence qui pourrait mettre en avant les initiatives prises pour limiter les émissions de gaz à effets de serre. Rappelons qu’ils sont en partie responsables du réchauffement climatique. Dans cette même ville, une boîte de nuit teste un procédé baptisé BODYHEAT.
La discothèque SWG3 Studio Warehouse utilisera désormais la chaleur corporelle des danseurs pour alimenter le lieu en électricité, avec pour seul objectif de devenir un établissement neutre en carbone. Mais comment est-ce possible ?
La chaleur des dancefloors
Selon les estimations du constructeur, un danseur peut émettre environ 100 watts de chaleur quand il se trémousse sur la piste. Et c’est vrai que l’on transpire beaucoup lorsque l’on danse, et que la chaleur humaine envahit souvent les salles qui accueillent des clubbers ! Tout dépend évidemment du style de danse pratiqué. Toujours est-il que 70 tonnes de CO2 pourraient être récupérées et redistribuées dans le réseau électrique.
Comment fonctionne Bodyheat ?
C’est un système de récupération de chaleurs grâce à des forages effectués dans le sol de la piste de danse; ces trous profonds de 150 m et répartis en douze endroits différents vont capter la chaleur des corps. Puis un système va permettre de stocker cette énergie pour la redistribuer dans les circuits de gaz et d’eau de la boîte de nuit.
Grâce à BodyHeat, le SWG3 espère ainsi atteindre la neutralité carbone et pouvoir compter sur ses clients pour produire de l’électricité. Le directeur explique que son invention est une petite contribution innovante au problème mondial du réchauffement climatique. La DJ Honey Dijon sera derrière les tables de mixage pour la soirée de lancement prévue le 7 novembre prochain !
L’industrie musicale montrée du doigt
Les festivals musicaux sont de gros émetteurs de gaz à effet de serre pour plusieurs raisons que nous expose un récent article paru dans le journal Libération. Ainsi, dans un rapport publié par The Shift Project, on apprend qu’un évènement comme les Vieilles Charrues, qui accueille un peu de 300 000 personnes sur 4 jours, émettrait environ 14000 tonnes de CO2. Entre les transports des festivaliers, la gestion des déchets, les consommations en énergie des matériels musicaux… C’est un bilan qui peut s’avérer assez catastrophique pour une seule fête. Imaginez donc à l’échelle des milliers de festivals qui se déroulent dans le monde entier !
En mars 2021, le magazine Clean Scene alertait sur les effets environnementaux d’un DJ en tournée. En octobre dernier, c’est le groupe Massive Attack lui-même qui dévoilait une vidéo de leur impact écologique sur scène.
Les festivals se mettent au vert
A l’instar de la boîte de nuit de Glasgow qui va tenter de devenir pionnière en la matière, les organisateurs de festivals tentent de réduire leur empreinte carbone :
- En utilisant des éclairages à LED, moins énergivores que les éclairages classiques;
- Ils proposent désormais des contenants réutilisables aux festivaliers, en lieu et place des gobelets et autres vaisselles jetables.
Le Centre National de la Musique publie même un petit guide pour réduire les déchets d’une tournée. Et on peut se dire que récupérer la chaleur des danseurs pour produire de l’énergie est plutôt une excellente idée pour l’avenir de la planète.