DMLA : cet implant rétinien pourrait changer la vie de nombreux malades

La dégénérescence maculaire liée à l'âge peut entraîner la cécité. Il existe des implants rétiniens mais ils doivent être couplés avec des injections d'immunosuppresseurs réguliers... Une équipe de chercheurs a peut-être trouvé le moyen de supprimer les immunosuppresseurs sans que cela n'ait d'impact sur l'implant.

Les maladies liées aux yeux sont parmi les plus complexes à soigner. C’est le cas de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DLMA). L’invention de Mark Humanyun vient apporter de l’espoir à ceux qui souffrent de cette maladie. Un nouvel implant sous-rétinien pourrait permettre de lutter contre cette maladie qui entraîne la cécité. Les implants rétiniens existent déjà, mais posent souvent le problème du rejet. Ces implants de cellules et de tissus ne sont pas toujours bien tolérés par nos systèmes immunitaires. L’Université du Sud de la Californie (USC) vient de publier des données sur ce nouvel implant qui pourrait être implanté dans l’œil sans avoir recours aux immunosuppresseurs sur le long terme. Décryptage.

La dégénérescence maculaire, c’est quoi ?

On l’appelle couramment DMLA, pour dégénérescence maculaire liée à l’âge , et c’est une maladie dégénérative de la rétine. Elle touche en particulier les personnes de plus de 50 ans, sur lesquelles elle atteint la zone centrale de la rétine appelée région maculaire. Cette DMLA entraîne une perte progressive de la vision centrale fine, c’est-à-dire qu’elle peut gêner pour lire, conduire ou regarder la télévision. La plupart du temps, la vision latérale ou périphérique n’est pas ou peu impactée.

Comment détecter la DMLA ?

Attention, lorsque l’on prend de l’âge, on a tendance à crois que la vision « qui baisse » est normale. Parfois c’est bien l’âge avançant qui est en cause, mais ces signes doivent vous alerter sur une potentielle DMLA :

  1. Une sensibilité diminuée aux contrastes. Les images peuvent vous paraître ternes, et vous manquez de lumière pour lire ou écrire.
  2. L’acuité visuelle diminue, et vous avez du mal à percevoir les détails sans source lumineuse.
  3. Les lignes droites se trouvent déformées et vous les voyez ondulées par exemple.
  4. Une tâche sombre (scotome central) apparaît dans votre vision directe. Cela peut vous gêner pour distinguer des détails ou même certains éléments placés en face de vous.

Au moindre doute, contactez un ophtalmologiste, car la DMLA peut, à terme, entraîner la cécité et devenir irréversible.

Un œil marron
Crédit photo : Shutterstock / photoJS

La découverte de l’USC

Mark Humayun est professeur d’ophtalmologie à l’USC et déclare qu’il existe un débat sur le fait de savoir si les cellules souches implantées provenant d’une personne non apparentée peuvent survivre dans une rétine sans immunosuppresseurs. Pour toute greffe aujourd’hui, le traitement antirejet est basé sur ces derniers. Le professeur et son équipe ont donc cherché à savoir si les cellules de l’implant rétinien pouvaient survivre sans immunosuppresseurs pendant une période de deux ans. L’étude publiée sur Stem Cell Reports , approuvée par la FDA, a été conçue pour évaluer l’implant rétinien CPCB-RPE1.

L’implant rétinien en question se pose sous la rétine et se compose de cellules épithéliales pigmentées rétiniennes qui proviennent de cellules souches. Ce sont ces cellules qui sont défectueuses en cas de DMLA. Les médecins ont administré des immunosuppresseurs à faible dose, dans les deux mois qui précédaient la pose de l’implant rétinien. Après le traitement pré-implantation et une surveillance post-opératoire, les chercheurs n’ont trouvé aucun signe de rejet des cellules implantées. Et ce, même si elles provenaient d’un donneur incompatible. Les chercheurs ont aussi pu étudier le cas d’un patient décédé d’une maladie non liée à l’implant, au cours duquel l’implant pouvait quant à lui survivre et continuer à fonctionner. Humayun déclarait que « ces résultats montrent que l’implant peut améliorer la fonction visuelle chez certains patients qui étaient légalement aveugles avant le traitement et que les cellules de l’implant survivent et restent fonctionnelles pendant au moins deux ans bien qu’elles ne correspondent pas à celles du patient ». Mark Humayun, professeur d’ophtalmologie à l’université de l’USC.

Un véritable espoir pour les années à venir !

A ce jour, il n’existe aucun traitement efficace à 100% pour traiter la DMLA. Les techniques les plus avancées dans les essais cliniques nécessitent toutes des injections répétées pour ralentir la progression de la DMLA mais on ne sait pas la « guérir » sur le long terme. Si cette découverte venait à être confirmée à l’avenir, elle apporterait alors une vraie solution à tous ceux qui sont touchés par la DMLA et c’est plutôt une excellente nouvelle !

« Il n’existe à ce jour aucun traitement approuvé pour la dégénérescence maculaire sèche liée à l’âge avancée. Les traitements les plus avancés actuellement en cours d’essais cliniques nécessitent des injections mensuelles pour ralentir la progression de la maladie mais n’améliorent pas la vision. Les résultats collectifs de l’essai clinique démontrent le potentiel de l’implant pour améliorer la vision à long terme chez les patients atteints de dégénérescence avancée. » Mark Humayun, professeur d’ophtalmologie à l’université de l’USC.

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Source
News.usc.edu

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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