L’utilisation de pneus fabriqués à partir de caoutchouc naturel et de composés à base de pétrole constitue un problème environnemental majeur. En effet, chaque année, à l’échelle mondiale, près de trois milliards de pneus neufs sortent des usines. Et malheureusement, on estime à près d’un million le nombre de pneus qui deviennent chaque année des déchets. Jetés dans la nature, ceux-ci ont un impact négatif sur l’environnement dans la mesure où ils mettent environ 100 ans à se décomposer. Face à ce fléau, des scientifiques de l’Université Dalhousie, à Halifax, au Canada, ont mis au point un alambic solaire à base de pneus usagés. Celui-ci permet de produire de l’eau douce, et donc potable, à partir de l’eau de mer.
Des matériaux plasmoniques
L’une des principales particularités de ce dispositif innovant réside dans le fait qu’il a été fabriqué à partir de matériaux recyclés provenant de pneus mis au rebut. Pour concevoir leur solution, le Dr Matthew Margeson et ses collègues se sont basés sur l’effet plasmonique, qui se définit comme l’interaction entre les électrons libres dans les nanoparticules métalliques et la lumière incidente. Cependant, au lieu d’opter pour de l’or ou encore de l’argent, qui sont les principaux matériaux plasmoniques, les chercheurs canadiens ont choisi le caoutchouc issu de pneus usagés. En effet, en plus d’être moins coûteuse, cette approche contribue à la préservation de la planète grâce à la réutilisation des déchets de pneumatiques.
Fonctionnement de l’alambic solaire
« Nous ne devrions pas concevoir un appareil coûteux ou très compliqué, il doit être facile à fabriquer, durer longtemps et être facile à démonter et à déplacer », a d’ailleurs déclaré Mita Dasog, professeur agrégé de chimie qui fait partie des spécialistes impliqués dans le projet. Les chercheurs ont publié les résultats de leurs travaux dans un article paru il y a quelques semaines dans la revue iScience. Pour extraire le sel de l’eau de mer, l’alambic solaire met en œuvre un processus assez simple. Comme l’explique notre source, un système d’évacuation de l’humidité attire l’eau de mer à la surface d’une mousse flottante. Il l’évapore à l’aide de matériaux plasmoniques chauffés par le soleil qui est une source d’énergie gratuite et durable. La vapeur d’eau purifiée s’élève et se condense sur le dôme transparent, puis s’écoule le long des côtés dans un sac de collecte scellé.
Un rendement satisfaisant
La technologie a fait l’objet d’un test dans le port d’Halifax. Il s’avère que le prototype déployé a été en mesure de générer plus de 3 litres d’eau douce par jour. Non seulement cette solution aide à réduire la pollution causée par les pneus usagés, mais elle représente aussi une avancée majeure. Elle pourrait contribuer à répondre aux besoins en eau potable dans de nombreuses régions arides du globe. Fait intéressant, il serait également possible de produire une petite quantité d’électricité avec ce dispositif de dessalement révolutionnaire. Plus d’infos : cell.com et sur cette news parue sur le site de l’université de Dlahousie. Un dispositif à base de pneus usagés pour dessaler de l’eau de mer et produire de l’eau douce, vous ne trouvez pas cela malin ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Et bien ca c’est une invention vraiment originale mais géniale en même temps ! Le mélange parfait entre recyclage et accessibilité. Trouver une utilité aux pneus usagés qui sont déposés en plus partout sur le bord des routes c’est tres bien. Surtout pour transformer l’eau de mer en eau potable qui permet l’accessibilité a plus de personnes.
C’est une idée interessante oui mais je trouve que le rendement est quand meme assez bas. Seulement 3 litres d’eau par jour ca me semble peu. Pour les zones ou l’eau potable manque ce ne sera clairement pas suffisant. Une fois cette capacité améliorée la ce dispositif serait réellement interessant. Écologique et efficace.
Recycler des matériaux comme les pneus usagés c’est une super idee mais quel est le prix de la production sur le long terme ? Pour que ce soit vraiment viable il aurait fallu savoir si en plus d’etre ecolo cette solution est aussi économique sur le long terme et pour une utilisation de masse. Sinon je pense pas que ce soit vraiment utile.
J’avais appris à l’école que l’eau distillé n’était pas bonne à consommer en raison de l’absence de sel minéraux, à quoi va donc servir cette eau puisqu’elle ne pourra pas servir à la consommation humaine ?