Électricité sans fil : L’US Navy « téléporte » 1,6 kW de puissance sur 1 km via un faisceau à micro-ondes

Les ingénieurs de l’US Naval Research Laboratory (NRL) viennent de tester un système de transfert d’énergie sans fil. Et le résultat semble prometteur. L’énergie étant le nerf de la guerre, cette découverte pourrait, dans le futur, permettre de ravitailler les troupes éloignées des infrastructures.

L’US Naval Research Laboratory prend une longueur d’avance. C’est dans un camp de recherche de l’armée américaine à Blossom Point, dans le Maryland, que l’entité a mené ses essais. Les scientifiques ont réussi à transmettre 1,6 kilowatt de puissance sur une distance de 1 km via un faisceau à micro-ondes. L’énergie électromagnétique est captée, puis convertie en électricité à courant continu grâce à des antennes spéciales appelées Rectenna. À noter que ce programme de recherche entre dans le cadre du projet SCOPE-M (Safe and Continuous Power beaming – Microwave), financé par le bureau du sous-secrétaire à la défense pour la recherche et l’ingénierie.

Le réseau rectenna fait ses preuves

Les systèmes rectenna s’annoncent comme une alternative à l’approvisionnement en carburant des troupes affectées sur le champ de bataille. Lors du test SCOPE-M, l’une des antennes était placée à Blossom Point dans le Maryland et l’autre au Massachusetts Institute of Technology, dans le Massachusetts. Certes, on a constaté des écarts de puissance entre le point de diffusion et de réception, mais l’expérience reste une avancée majeure. Dans le Maryland, les scientifiques ont réussi à émettre 1,6 kW de puissance, largement au-dessus de leur objectif.

faisceau de puissance micro-ondes
Crédit photo : US Navy

Au MIT, l’équipe n’était pas en mesure de gérer la même puissance de crête, l’énergie reçue était plus élevée que la moyenne attendue, soit de 60 %. À en croire les responsables du projet, le concept des technologies de rayonnement d’énergie sans fil peut s’étendre dans l’espace. Le réseau rectenna utilisé pour SCOPE-M pourrait en effet être développé pour approvisionner les installations spatiales depuis la Terre et vice-versa.

Des calculs poussés

Le chemin semble encore long, mais l’US Naval Research Laboratory fournit tous les efforts pour atteindre ses objectifs de transfert d’énergie sans fil. Les scientifiques étudient soigneusement chaque paramètre, à commencer par la plage de fréquences optimale. Pour limiter les pertes de puissance dans l’atmosphère, ils ont fixé leur choix sur 10 GHz. C’est le meilleur compromis en termes d’efficacité et de coût. Même en cas d’orage, la perte de puissance ne dépassera pas 5 %. Les chercheurs insistent d’autre part sur les normes de sécurité afin de ne pas menacer la vie des oiseaux, des animaux et des humains. Dans le passé, des systèmes de verrouillage avaient déjà été testés pour stopper l’émission des faisceaux de puissance laser lorsque des objets s’en approchaient. Toutefois, vu que le projet SCOPE-M a défini une fréquence maximale de 10 GHz, ce qui représente une valeur intrinsèquement sûre, il n’est pas nécessaire de recourir à une telle technologie.

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Source
nrl.navy.mil

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

5 commentaires

  1. Avec ce genre de « trouvaille » on va encore augmenter les irradiations déjà beaucoup trop élevées auxquelles nous sommes soumis bon gré mal gré. Rien de positif là-dedans… désolé. Et non, dire que parceque c’est du 10GHz c’est « safe », c’est du grand n’importe quoi. Les ondes électromagnétiques pulsées ont des effets biologiques et non pas seulement des effets thermiques comme on se plaît à le croire.

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  2. Cela n’a rien d’une découverte. On sait que ce mode de transfert d’énergie depuis des lustres. Nous avions déjà envisagé des ppv en orbite haute, toujours exposées au Soleil pour produire en permanence, et sans obstruction par les nuages, avec des rendements impossibles à obtenir au sol. Mais la complexité des stations et les pertes par diffusion nous que nous avions calculé rendait le dispositif peu rentable et fournissait un prix du MWh hors sol… Au sens propre comme au figuré.

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