Certains implants médicaux, tels que les stimulateurs cardiaques et les neurostimulateurs, fonctionnent grâce à de petites batteries qui ont besoin d’être rechargées. Au fil du temps, après plusieurs cycles de recharge/décharge, ces dispositifs énergétiques finissent par perdre la quasi-totalité de leur capacité de stockage, ce qui implique souvent un remplacement de l’implant dans son ensemble. Ce procédé n’est pas sans conséquence étant donné qu’il nécessite dans la plupart des cas une intervention chirurgicale invasive. Dans l’espoir d’améliorer les choses, des chercheurs de l’Université de technologie de Tianjin en Chine ont développé une batterie conçue pour fonctionner grâce à l’oxygène circulant dans notre sang.
Du sodium et de l’or
L’équipe, dirigée par le professeur Xizheng Liu de l’université chinoise mentionnée ci-dessus, a publié dans la revue Chem un article qui détaille cette avancée. Leur batterie révolutionnaire comporte des électrodes constituées d’un alliage à base de sodium et d’une forme poreuse d’or. L’or est connu pour son excellente conductivité électrique. De son côté, le sodium est un minéral dont notre corps a besoin pour réguler notamment la tension artérielle. Il peut générer de l’électricité en réagissant avec l’oxygène. Cela veut dire que l’accumulateur peut être implanté dans le corps humain et produire ainsi de l’énergie pendant des mois, voire des années, sans qu’il soit nécessaire de le recharger à l’aide d’une source artificielle.
Des tests en laboratoire
L’appareil a été testé en laboratoire sur des rats. Avant l’implantation, l’équipe avait pris le soin de l’envelopper dans un film polymère poreux afin de le protéger et de permettre aux molécules de le traverser. Deux semaines après l’introduction de la batterie dans l’organisme des rongeurs, des mesures ont été effectuées. Les scientifiques ont relevé des tensions stables entre 1,3 et 1,4 V ainsi qu’une densité de puissance maximale de 2,6 µW/cm². Certes, ces valeurs paraissent faibles, mais elles prouvent que le concept marche.
Bientôt des batteries implantables plus puissantes ?
Face à ces résultats prometteurs, les universitaires prévoient de pousser leur recherche plus loin en concevant des batteries plus puissantes. « Si nous pouvons tirer parti de l’approvisionnement continu en oxygène dans le corps, la durée de vie de la batterie ne sera pas limitée par les matériaux contenus dans les accumulateurs conventionnels », a déclaré le professeur Xizheng Liu.
Fait intéressant, l’équipe n’a constaté aucun effet secondaire. Ils n’ont trouvé aucune réaction inflammatoire autour de la zone où la batterie avait été implantée. De plus, les rongeurs ont conservé leurs fonctions métaboliques. Plus d’infos : cell.com. Ces batteries pourraient devenir le futur de certains implants médicaux, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .