Certaines douleurs ne sont jamais prises en compte et, pourtant ,elles existent et sont un problème pour les personnes qui en souffrent. Lorsque l’on est diabétique, que l’on porte un stimulateur cardiaque ou un dispositif de chimiothérapie, nous portons ce que l’on appelle « une chambre implantable ». La chambre implantable est un dispositif qui s’installe sous la peau, souvent à la hauteur de l’épaule et qui permet d’injecter un traitement lorsque celui-ci requiert des perfusions fréquentes et prolongées. Elle évite la sollicitation des veines,qui peuvent finir par se boucher. Ce boîtier forme une « bosse » sous la peau, ce qui peut s’avérer douloureux quand on porte un sac ou la ceinture de sécurité en voiture. Pour soulager cette douleur, Vanessa Marlet, infirmière de 32 ans, a inventé « Mon Carré Doux ». Un dispositif simple qui permet de soulager cette douleur assez peu connue. Découverte.
D’où lui est venue cette idée ?
Vanessa Marlet était infirmière en oncologie, quand elle a dû cesser son activité suite à des problèmes de dos. Dans sa vie d’infirmière et dans son service d’oncologie, les chambres implantables sont très fréquentes. À chaque fois, les patients lui expliquaient que le frottement d’un sac ou de la ceinture de sécurité sur la chambre étaient douloureux. Atteinte de la maladie de Scheuermann, Vanessa souffre de terribles douleurs dorsales qui l’empêchent de s’asseoir et de porter des charges. Le seul poids des vêtements sur son dos lui est insupportable. Dans son quotidien, elle cherche des solutions pour soulager ses propres douleurs. Avec certains de ses patients traités par chimiothérapie et lui relatant les douleurs liées à la chambre implantable, elle invente Mon Carré Doux. Un petit coussin cousu qui vient se glisser entre la ceinture de sécurité (ou la bandoulière) et la chambre implantable.
Mon Carré Doux, qu’est-ce que c’est ?
Mon Carré Doux est donc un petit coussin qui a pour objectif d’éviter les frottements et les points d’appui sur la chambre implantable. Il s’accroche, grâce à un système de velcro sur la ceinture et forme un « tampon » entre la chambre et la sangle pour qu’elle n’appuie pas sur la zone directement. Composé uniquement de matières biosourcées et recyclées, il est désormais fabriqué par les travailleurs handicapés d’un ESAT près de Saint-Etienne. Le dispositif est finalement simple. La douleur est bien connue des médecins et patients, pourtant personne avant Vanessa n’avait pensé à cette invention.
Mon Carré Doux existe en deux versions, Le Cadoux (19,90 €), coussin qui s’installe sur tous supports, et le Cadoux + (21, 90 €) qui dispose d’un petit carré supplémentaire destiné à ceux qui ont une peau hypersensible. Au départ pensé pour les personnes traitées pour un cancer, les petits coussins doux peuvent aussi convenir à ceux qui portent des défibrillateurs, des implants médullaires, des implants à insuline ou encore des stimulateur cardiaque. Il peut également être porté sur une cicatrice douloureuse au niveau du creux de l’épaule.
Une récompense pour Vanessa
Après une campagne de financement sur Ulule relevée avec brio puisqu’elle a affiché 350 précommandes, la jeune femme s’est dit que son invention était bel et bien utile aux patients. Elle a donc lancé sa petite entreprise puis a candidaté aux trophées h’up entrepreneurs, un concours qui met en valeur les initiatives de créateurs en situation de handicap. Mon Carré Doux a terminé lauréat de la catégorie « entrepreneur-créateur ». Bienveillance, inclusion et amour, ce sont les trois mots qui résument l’esprit de Mon Carré Doux, et cette invention utile pourrait vraiment changer la vie des patients. Plus d’informations ? Rendez-vous sur le site moncarredoux.fr.