Grâce aux nanotechnologies, la médecine a fait des progrès remarquables au cours des trois dernières décennies. La possibilité de miniaturiser les composants électroniques permet, par exemple, de concevoir des dispositifs high-tech pour lutter contre certaines formes de handicaps ou pour remplacer des organes vitaux comme le cœur. Les implants font ainsi partie intégrante de la médecine moderne. À ce propos, une équipe dirigée par le professeur Xudong Wang de l’Université du Wisconsin-Madison, aux États-Unis, affirme avoir développé un nouveau type d’implant pour soigner les fractures osseuses. Xudong Wang est également le chercheur à l’origine de la casquette “électrique” qui aide les cheveux à repousser que nous vous avons présenté en 2019.
Un implant biodégradable
Pour détailler leurs recherches, les scientifiques ont récemment publié un article dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Selon les explications, l’appareil consiste en un patch électrique autoalimenté placé par voie chirurgicale au niveau de la fracture. Baptisé FED ou Fracture Electrostimulation Device (appareil d’électrostimulation pour fractures), il s’agit d’un implant biodégradable. Si l’équipe a misé sur une telle particularité, c’est parce qu’elle voulait créer un procédé à la fois simple à mettre en œuvre et moins invasif. Actuellement, lorsqu’une personne reçoit un implant suite à une blessure osseuse, le dispositif doit être retiré chirurgicalement une fois la blessure guérie.
Un matériau approuvé par la FDA
Le FED change la donne. Le fait qu’il soit biodégradable signifie que le patch est absorbé sans danger par l’organisme une fois sa tâche accomplie. Ce n’est pas la première fois qu’il est suggéré que la stimulation électrique peut aider à guérir les blessures, notamment les fractures.
Plusieurs études ont prouvé cela auparavant. Concernant l’implant du professeur Wang et de ses collègues, sa structure est constituée d’un polymère biocompatible approuvé par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Il renferme un nanogénérateur triboélectrique à couche mince relié à deux électrodes.
De l’électricité produite par le corps
Le nanogénérateur est capable de générer un courant électrique d’environ 4 volts en convertissant l’énergie mécanique produite par les mouvements du corps en énergie électrique. Les chercheurs affirment que, lors de tests sur des rats, le dispositif a permis à des spécimens présentant une fracture du tibia de se rétablir en six semaines seulement. Ce temps de récupération était nettement plus rapide que celui d’un groupe témoin non traité. Toutefois, les rongeurs sont restés largement actifs pendant la période de six semaines. Chez l’homme, les médecins déconseillent souvent de bouger en cas de fracture, ce qui signifie que le FED ne pourra pas compter sur le mouvement mécanique du corps pour fournir l’énergie dont il a besoin pour traiter la blessure. Les chercheurs envisagent alors de recourir à d’autres sources de mouvement mécanique interne, comme les variations de la pression artérielle.