Ayant vu le jour cette année même, ForestGuard est l’aboutissement d’un projet concrétisé en l’espace de quelques mois. Il s’est retrouvé finaliste lors du concours d’invention James Dyson Award. Derrière cet exploit : des étudiants turcs qui partagent le même intérêt pour la nature et l’environnement. La réalisation de ForestGuard est, selon eux, leur moyen de contribuer à protéger les forêts contre les incendies. Certes, le projet n’a pas pour vocation d’empêcher le départ d’un feu, mais, en revanche, il limite sa propagation.
ForestGuard : de quoi s’agit-il exactement ?
Reposant sur la technologie de réseau de maille LoRa, ForestGuard est composé de capteurs interconnectés qui, installés dans la forêt, détectent le feu en temps réel. Si un cas d’incendie est avéré, il est en mesure de lancer une alerte pour prévenir les autorités afin que celles-ci interviennent à temps. L’objectif ultime est donc d’agir pour que les secours soient mobilisés lorsque le feu est encore gérable. Les modules de capteurs constituant le système sont accrochés sur des troncs d’arbres au moyen d’un sanglier flexible. Leurs rôles consistent à capter différentes variables de l’environnement et à les analyser :
- la température environnante ;
- la pression atmosphérique ;
- les niveaux de CO₂ et de gaz toxique dans l’air ;
- l’humidité.
Les changements soudains et anormaux de ces données environnementales peuvent traduire, en effet, un incendie. Lors des situations alarmantes, les informations collectées sont rapidement transmises vers un module lié à un serveur Internet qui, à son tour, informera les autorités de la présence d’un feu.
Quels sont les principaux points forts de ForestGuard ?
Les étudiants ayant élaboré le projet prônent la rapidité et la performance de ce système. Cette équipe qualifie sa capacité détection comme étant « ultra-précoce ». Avec une portée de 100 m de rayon, les capteurs détectent le feu entre 5 à 15 minutes après que celui-ci ait atteint 70 m d’après les tests réalisés. De plus, les modules peuvent être placés jusqu’à 15 km de distance entre eux. Le prix constituerait aussi un avantage très intéressant de ForestGuard. L’investissement dans un projet de reboisement sur un hectare équivaudrait à la somme dépensée pour une protection de 40 hectares de forêt avec le système.
Vers une meilleure version
Cette équipe de l’Université Bilgi d’Istanbul n’est pas encore au bout de ses exploits. En ce moment, elle travaille sur l’amélioration de différents aspects du projet, à savoir : sa performance, son caractère écologique et sa flexibilité. Les étudiants turcs travaillent sur un nouvel algorithme d’IA. Ce dernier permettra d’apporter plus de précisions dans le fonctionnement du système. Alors que les modules de capteurs sont déjà conçus à 80 % par des matières recyclées, leurs fabricants visent également à les rendre davantage plus écologiques en évitant l’usage de polluant dans les batteries. Ainsi, en alternative aux accumulateurs Lithium-Ion, ils prévoient l’installation de panneaux photovoltaïques et de supercondensateurs. Ces dispositifs sont respectivement plus verts et plus efficaces. Enfin, concernant la flexibilité, l’équipe pense procéder à la mise en place d’Internet par satellite afin que ForestGuard puisse être opérationnel même en dehors des zones de couverture GSM.