Souvent, les meilleures idées naissent d’un simple constat, et peuvent révolutionner le monde. Ce sera peut-être le cas de cette invention qui nous vient des Hauts-De-France: en 2014, Colin Gallois, alors étudiant à l’Université de Technologie de Compiègne, est témoin d’une scène qui l’interpelle.
En voyant un homme, en fauteuil roulant, dévaler une pente à toute vitesse, paniqué, il se demande comment stopper la descente. Il interroge alors l’un de ses professeurs, lui-même handicapé qui lui confirme que c’est parfois une impossible mission. Le seul moyen est de freiner la roue… et donc de se brûler les mains. Il leur vînt alors l’idée du Free Wheel Chair: présentation.
Deux étudiants au secours des handicapés
Avec Lancelot Durand, étudiant lui-aussi, Colin Gallois imagine un système qui permettrait de freiner le fauteuil roulant, à la manière d’un rétropédalage. Et c’est en faisant un stage dans une grande enseigne d’équipements sportifs qu’ils dénichent leur idée: en voyant la structure des vélos hollandais, sur lesquels existe déjà ce système de freinage.
Aux Pays-Bas, état réputé pour son nombre de vélos, pour freiner, le cycliste pédale donc en arrière. Ils imaginent alors intégrer ce système aux fauteuils : ils remplacent le pédalier par une main courante pour que le freinage puisse être accessible tout le temps, et en toute sécurité pour les mains.
Le Free Wheel Chair en détail
Le système imaginé par Colin et Lancelot se fixe au milieu des roues, et grâce à la main courante, il est possible d’actionner le système facilement avec une force de freinage qui permet un arrêt en douceur. Il est compatible avec les dispositifs à propulsion et se monte ou se démonte en quelques minutes à peine. Les roues s’installent sur des axes standards de 12,7 mm.
L’idée fait alors son chemin
En 2016, les deux étudiants remportent plusieurs prix pour leur innovation, ce qui leur permet d’avoir les fonds pour créer le premier prototype. Ils ont notamment reçu le prix de Société Française de Médecine Physique et de Réadaptation. Cette reconnaissance du milieu professionnel est un indéniable atout pour le Free Wheel Chair.
Le passage du prototype dans la réalité
La mission test est confiée à Martin Petit, youtubeur bordelais qui comptabilise plus de 80 000 abonnés; Martin, devenu tétraplégique à la suite d’un plongeon, est absolument convaincu du bien fondé de cette invention.
L’innovation se voit également saluée par Stéphane Pollak, directeur territorial Picardie de l’Association des paralysés de France, APF. Il explique que cette invention va apporter plus d’autonomie et de confiance à ceux qui se déplacent souvent.
Un prêt de 100 000€ pour décoller
En 2020, les deux ingénieurs reçoivent le prix « pépite Hodéfi », qui leur rapporte un prêt de 100 000€. Ils fondent alors leur start-up baptisée EPPUR et se concentre sur leur prototype pour le commercialiser.
Ils travaillent actuellement avec les autorités publiques afin que ce système soit, en partie, pris en charge par la Sécurité Sociale, car ils estiment que c’est un élément essentiel et surtout nécessaire.
La production est en route
Le Free Wheel Chair est désormais en phase de fabrication et les deux ingénieurs espèrent pouvoir le mettre en vente à la fin de l’année prochaine. Après quelques années de tests, de prototypes et de travail acharné, ce Free Wheel Chair pourrait réellement changer la vie des personnes en fauteuils roulants !