Frelons asiatiques : faisons le point sur les pièges à phéromones et le traçage des insectes

Le printemps va revenir et les frelons vont sortir de leur long sommeil. Pourra-t-on compter sur de nouveaux pièges cette année ?

Avec le printemps, les abeilles vont revenir butiner les premiers bourgeons. Et ce sera le cas des frelons asiatiques aussi malheureusement. Nous pouvons alors légitimement nous demander ce que deviennent les abeilles lorsque les températures chutent et qu’il fait un froid de canard. Éric Darrouzet est un chercheur de l’Université de Tours, spécialiste des frelons asiatiques et des insectes dits « sociaux ». Il travaille depuis quelques années sur les phéromones sexuelles qui pourraient permettre de piéger les frelons asiatiques. Il explique également comment ces insectes qui vivent en colonies se protègent du froid pour revenir aux beaux jours, dans une interview accordée au journal Ouest France. Découverte.

Le piège à phéromone sexuelle serait-il l’avenir de la lutte contre le frelon asiatique ?

Comme de nombreux scientifiques, l’enseignant-chercheur de Tours pense que les phéromones sexuelles seraient le meilleur atout pour lutter contre le frelon asiatique. Les chercheurs ont déjà trouvé les molécules pour attirer les frelons, mais ils peinent à trouver le moyen de les transformer en appâts. Pour qu’ils soient efficaces, ces pièges à phéromone devront proposer deux possibilités. Des appâts pour piéger les mâles au début du printemps, avant que la reine ne soit fécondée et d’autres appâts dits « d’alarme » pour protéger les ruches, en attirant les femelles avec du sucre ou des protéines. Cette étude d’Éric Darrouzet a été publiée l’année dernière dans la revue scientifique Schweizerbart. « En utilisant des essais biologiques de terrain, nous avons pu identifier un mélange optimal pour attirer les mâles. Les mélanges de phéromones sexuelles pour attirer les mâles pourraient être un outil général utile dans les efforts de contrôle des populations de frelons envahissants » explique le scientifique dans son rapport. Il ne reste plus qu’à concevoir un appât, pour aider à protéger les abeilles.

Équiper les insectes d'une balise émettrice.
Équiper les insectes d’une balise émettrice. Crédit photo : ieeexplore.ieee.org

Les traceurs, une éventualité de plus en plus développée

Depuis quelques mois, nous savons désormais qu’il sera impossible d’éradiquer les frelons asiatiques de France et même d’Europe. Outre le piège à phéromone, les recherches s’orientent de plus en plus vers le traçage du frelon, afin de détruire le nid, mais non pas quelques individus disséminés dans la nature. Des chercheurs suisses travaillent sur des minibalises qui, installées sur le frelon asiatique, conduiraient les « chasseurs de frelons » que nous sommes directement au nid. Ces deux nouvelles manières de chasser le frelon, les phéromones et le traçage, permettront peut-être de limiter les dégâts et de protéger les abeilles dès le retour des beaux jours…

Comment les abeilles se protègent donc du froid ?

Chaque année, vous pouvez constater que les abeilles sont absentes dès que les températures refroidissent, comme de nombreuses autres espèces animales. Les colonies entières d’abeilles mellifères vont se regrouper pour se réfugier à l’abri du froid et s’endormir pendant de longs mois. Les ruches sont totalement dénuées d’activités durant l’hiver, mais les abeilles qui y sommeillent sont garantes de la chaleur conservée dans la ruche. Le chercheur tourangeau explique qu’il y va de la survie de la ruche entière. Elles forment ce que l’on appelle une « grappe hivernale » et entrent dans une sorte de léthargie, et en sortent brièvement pour s’alimenter.

Une carte pour localiser les nids de frelons asiatiques.
Une carte pour localiser les nids de frelons asiatiques. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock / Capture d’écran du site Geonest

Pour se nourrir, elles mangent les réserves de miel stockées à l’automne ou des blocs de sucre apportés par les apiculteurs. Pendant cette période, elles font tout de même un peu d’exercice et contractent leurs muscles thoraciques, pour maintenir une température d’au moins 10 °C à l’intérieur de la ruche. Dès que les températures extérieures redeviendront clémentes, elles entreront en activité. La température de la ruche grimpera alors à 35 °C, pour assurer le développement et le renouvellement de la colonie. Les frelons asiatiques, eux, meurent lorsque les températures chutent. La reine fécondée, elle, se terre dans le sol, ou sous un toit, puis s’endort jusqu’aux beaux jours. Au mois de mars, elle fondera une nouvelle colonie et le cycle pourra recommencer.

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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