Harpe électrique : l’invention d’un piège qui électrocute les frelons asiatiques

Le frelon asiatique ne cesse de proliférer, et il nous faut lutter par tous les moyens possibles !

La lutte contre le frelon asiatique se déroule partout en France, au moyen de différents pièges sélectifs. Ce redoutable prédateur d’abeille, qui est une véritable menace pour la biodiversité en général, est au centre de toutes les attentions des apiculteurs. Reconnaissons que ce vespa velutina nigrithorax, son nom scientifique, vient chambouler la vie des abeilles, les dévorant sans vergogne pour se nourrir. En Meurthe-et-Moselle, les apiculteurs du rucher de Prény ont choisi la harpe électrique solaire pour lutter contre ces prédateurs. La harpe électrique solaire est un autre moyen, écologique et sélectif, de piéger les frelons asiatiques, en préservant les autres espèces. On vous explique comment ça marche.

Une harpe électrique solaire, qu’est-ce que c’est ?

Ces systèmes ingénieux consistent à tendre des fils électriques espacés chacun de 22 mm. Cet espacement a été choisi après avoir étudié la morphologie des frelons asiatiques, ainsi que leur comportement. Ainsi, en respectant cet espacement, les frelons asiatiques se trouvent électrocutés quand les autres espèces passent entre les mailles du filet, si l’on peut dire. Les fils électriques sont tendus entre deux cadres de bois, et alimentés par une batterie, elle-même alimentée par des panneaux solaires situés sur le haut du cadre.

Harpe O'TILT et Harpe O'NET électrique de piégeage du frelon asiatique
Harpe O’TILT et Harpe O’NET électrique de piégeage du frelon asiatique. Crédit photo : APIPROTECTION

Un exemple de harpe électrique

Sur le site Apidistribution, on peut trouver un modèle de harpe électrique solaire vendu au prix de 399 €. Les apiculteurs qui l’utilisent affirment qu’il est possible de capturer jusqu’à 200 frelons asiatiques par jour grâce à ce procédé écologique. La harpe électrique présentée sur le site se compose d’un cadre en bois qui peut être peint de la couleur de son choix, de traverses isolées et de deux fils conducteurs.

Elle se dote également d’un électrificateur générateur de la THT, de deux flasques en matériau isolant résistant à l’humidité et d’un toit en PVC. Elle délivre une puissance de 20 W, suffisante pour tuer les frelons, mais sans danger pour l’homme ou les animaux domestiques. La harpe électrique doit être orientée de 15 à 30° vers le sud ou sud-ouest. Enfin, les harpes doivent être positionnées près de l’entrée des ruches, afin d’être plus efficaces. On trouve également d’autres modèles chez Apiprotection et Mellon’Harp.

Mellon'Harp, une harpe électrique composée d'un cadre en PVC, de fils inoxydables et d'un boîtier électronique. 100% autonome et solaire pour électrifier les frelons asiatiques.
Mellon’Harp, une harpe électrique composée d’un cadre en PVC, de fils inoxydables et d’un boîtier électronique.
Crédit photo : Mellapi

Pourquoi la lutte contre le frelon asiatique est primordiale ?

Le constat est absolument terrible ! Un seul frelon asiatique peut dévorer entre 30 et 50 abeilles par heure ! Et si le frelon est très affamé ou très en forme, il peut monter à 100 abeilles par heure. Lorsque l’on sait qu’un nid de frelons asiatiques compte potentiellement plusieurs milliers d’individus, on comprend aisément que la menace est bien réelle. La lutte contre le frelon asiatique est un enjeu majeur qui le devient un peu plus chaque année. Pour le reconnaître, sachez qu’il est un peu plus petit que le frelon européen, qu’il a le bout des pattes jaunes et un corps plutôt noir. Si vous découvrez un nid de frelon, faites appel à un professionnel, le risque de piqûres multiples est réel, s’ils se sentent attaqués. Enfin, lors de votre découverte de nid, pensez à le signaler sur le site de l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), pour que les scientifiques puissent lutter de manière plus efficace.

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Source
France3-regions.francetvinfo.frApidistribution.fr

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Un commentaire

  1. Sachez que les frelons ne mangent pas les abeilles. Ils les découpent pour ne garder le thorax et les ramènent au nid pour nourrir les larves. Les frelons (comme les guêpes) se nourissent du miellat secrété par les larves.

    Il lui faut le temps d’attraper l’abeille, de se rendre sur une branche pour la dépecer afin de ne garder que le thorax, de le ramener au nid, de broyer ce thorax pour le donner à la larve, puis refaire le chemin du nid au rucher (généralement moins de 3km).

    Hors mis les très rare cas où le nid sera à moins de 100m du rucher, il est impossible de faire tout ça en moins d’une minute. Les 100 abeilles à l’heure par chasseur sont une utopie.
    Le fait qu’il soit affamé n’améliore pas ses performances, au contraire, car il devra trouver des fleurs pour lui fournir le nectar que les larves ne lui ont pas fourni et pendant qu’il butine, il ne chasse pas.

    Faire un article sur les frelons asiatiques, c’est bien, mais les connaître, c’est mieux. Soyez critique vis-à-vis des informations fournies par les apiculteurs qui connaissent mieux leurs abeilles que le frelon. Il vaut mieux croiser ces info avec un entomologiste spécialisé en Vespidés.

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