Installer une centrale photovoltaïque sur la toiture comporte plusieurs avantages. Ce choix assure l’éligibilité de ce projet aux aides financières octroyées par l’État, notamment à la prime à l’autoconsommation. Il permet de capter le maximum de rayons du soleil et d’optimiser le rendement énergétique du système. De plus, l’espace disponible sur le toit n’a aucun autre usage essentiel. Mais il n’est pas toujours possible de profiter de cet emplacement. Certains toits des bâtiments ne peuvent pas supporter les modules solaires traditionnels pesants (15 k/m² avec la structure de pose). Heureusement, ce problème peut être résolu en choisissant des panneaux améliorés qui pèsent moins lourds.
Sur quelle technologie s’appuient-ils ces modules solaires ?
Les toits des bâtiments tertiaires à ossature métallique ne supportent pas souvent le poids d’une installation photovoltaïque classique. Yannick Veschetti, cofondateur et président d’Heliup, estime que ¾ des toit-terrasses rencontrent cette difficulté en France. En effet, chaque module solaire pèse entre 11 et 12 kg/m². Lorsqu’on y ajoute la structure de fixation, le tout pèse approximativement 15 kg/m². En fonction de la consommation électrique du bâtiment, il faut poser plusieurs panneaux qui pourraient peser jusqu’à 360 kg, voire plus.
En partant de ce constat, cette société savoyarde a inventé les modules photovoltaïques légers, Stykon, sans sacrifier leur rendement. Ils intègrent une technologie de verre mince qui sert à protéger les cellules solaires. Cette innovation est brevetée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Celle-ci réduit de 60 % le poids de chaque module. De plus, au lieu d’utiliser une structure de support lourde, le système sera posé à même le toit à l’aide de simples plots de fixation. Il est à souligner que la plaque de verre protectrice et le cadre en aluminium représentent 80 % du poids d’un panneau classique.
Quelles sont les perspectives de ce spécialiste de l’énergie solaire ?
Fondée en septembre 2022, cette jeune entreprise est dédiée à la conception et à la commercialisation des panneaux solaires allégés et minces. Ses cibles principales sont les entreprises, les acteurs du bâtiment et les énergéticiens. Cette société vise à installer sa solution ingénieuse sur les toitures plates ou inclinées des enseignes commerciales, des entrepôts logistiques, des hangars agricoles, etc. Sa certification est aujourd’hui en cours. Les premières installations auront lieu cette année même. D’ailleurs, l’entreprise a déjà pris les premières commandes, selon M. Veschetti. Les travaux de recherche et de développement avec le CEA continuent pour améliorer ce produit, analyser son cycle de vie et mesurer ses performances.
Les toitures des bâtiments français représentent une surface potentielle de 700 millions de mètres carrés. Théoriquement, si elles sont entièrement couvertes de centrales photovoltaïques, un quart de la consommation électrique du pays est assurée. Si Heliup parvient ainsi à équiper une grande partie des toits de bâtiments commerciaux et industriels, la transition énergétique s’accélérera nettement dans le pays. Son usine sera opérationnelle d’ici à la fin 2023. Celle-ci devrait assurer une production annuelle de 250 000 m² de panneaux solaires en 2025. La société compte se développer progressivement et créer une quarantaine d’emplois dans deux ans. Actuellement, son équipe est composée seulement de quatre professionnels. Pour avoir plus d’informations sur cette innovation, vous pouvez visiter le site du CEA.