Lors de vos déplacements, vous avez sans aucun doute emprunté certaines routes et notamment les « nationales ». Ces routes, qui traversent le pays de part en part, sont très empruntées, par les voitures, les camions, touristes, etc. Par rapport aux autoroutes, elles ont l’énorme avantage d’être gratuites. Cependant, elles sont également souvent considérées comme des poubelles à ciel ouvert, avec des déchets qui jonchent les bas-côtés et les fossés de rétention d’eau. Dans l’Hérault, des nasses à déchets vont être installées sur les bords des routes, pour tenter de lutter contre cette pollution majeure. Pour le moment, utilisées à titre expérimental, ces nasses pourraient se généraliser dans le département, et pourquoi pas, dans toute la France. On vous explique comment elles fonctionnent.
Les nasses à déchets, qu’est-ce que c’est ?
L’invention paraît si simple que l’on se demanderait presque pourquoi personne n’y a pensé plus tôt ! Ces nasses sont nées après un concours d’innovation lancée en 2019 auprès des agents du département. L’idée étant de pouvoir piéger les déchets qui se trouvent dans les fossés, afin qu’ils ne soient pas disséminés dans la nature. « Pour lutter contre cette pollution, le Département a mis en place en 2019 quatre prototypes de nasses anti-déchets, le long de la RD24 (…) » explique le site officiel de l’Hérault. « Ces cages en acier sont installées à l’exutoire des fossés, pour piéger les déchets avant leurs rejets vers les cours d’eau. Depuis leurs mises en place, plusieurs m3 de déchets ont été récoltés. » Pour le moment, trois nouvelles nasses ont été installées, mais huit devraient les rejoindre dans le département. Les nasses fabriquées par l’ESAT de Florensac se présentent comme des paniers de grilles métalliques installées à la sortie des buses. Elles vont permettre de filtrer l’eau et de récupérer les déchets jetés par les fenêtres.
Comment ça marche ?
Les déchets jetés sur le bord des routes finissent toujours par se retrouver dans les fossés, poussés par le vent ou par le souffle des voitures et des camions. Lorsqu’il y a de fortes pluies ou orages, les fossés se remplissent d’eau, puis s’écoulent via les réseaux d’eaux pluviales en traversant des buses qui filtrent les déchets récupérés par l’eau. Il est alors impossible de filtrer les déchets directement dans les fossés. L’idée est donc d’installer des nasses à l’entrée des buses pour laisser passer l’eau, mais bloquer les déchets dans le panier. Aux abords de chaque pont ou passage de canalisation, les buses d’évacuation existent. Il suffit ainsi d’installer ces nasses pour bloquer les déchets à l’entrée de la buse. Cela permet aux agents de nettoyage de ramasser les déchets concentrés en un seul point, mais également d’éviter les problèmes de blocages des écoulements, à cause de déchets coincés.
Des nasses à déchets pour piéger les détritus au bord des routes de l'Hérault
➡️ https://t.co/KTp0GMc31k @Heraultinfos pic.twitter.com/1jgNjX4gyG— France Bleu Hérault (@bleuherault) February 6, 2023
Une efficacité déjà prouvée !
Trois nasses seulement ont été installées à Olonzac, à Villetelle ainsi qu’à Bessan et elles ont déjà largement montré leur efficacité. « On y récupère de tout. C’est bien notre grand malheur. Le plus souvent des canettes jetées, des bouteilles plastiques, des chiffons, beaucoup de plastiques et de métal » indique Philippe Vidal, vice-président en charge des routes au Conseil départemental, dans une interview accordée à France Bleu. Il déplore par ailleurs l’incivisme grandissant des usagers de la route.
De bons points sur toute la ligne pour ces nasses à déchets qui sont, par ailleurs, fabriquées par des personnes en situation de handicap de l’ESAT de la vallée de l’Hérault à Florensac. Convaincu de leur efficacité, le département installera huit nouvelles nasses à Béziers, à Teyran, à Riols et à Bédarieux. Une invention géniale qui devrait être étendue à tous les départements français, non ?