Il invente un système de chauffage écologique et innovant qui récupère la « chaleur solaire » des toitures en ardoise

L'ardoise est un matériau qui dégage de la chaleur, alors pourquoi ne pas la réutiliser pour chauffer la maison ?

Certaines inventions naissent d’une expérience, d’un constat ou d’une idée qui tombe sur la tête de l’inventeur comme ce fût le cas de Newton lorsqu’il découvrit la gravité… Hubert Labrousse, vit dans le Maine-et-Loire, et son invention, il la doit à un constat alors qu’il était assis devant sa maison sur un banc en ardoise… Le soleil chauffe, il s’aperçoit que son banc lui chauffe les fesses, mais également qu’il dégage de la chaleur tout autour… Il se dit alors que cette chaleur émise naturellement par l’ardoise pourrait être récupérée… L’homme s’installe alors derrière son bureau et commence à tirer des plans sur la comète pour inventer un système de capture thermique solaire grâce aux toits en ardoise… Depuis plusieurs années, Hubert Labrousse s’intéresse à la capture thermique solaire des toitures fabriquées en ardoise. De ces études, sont nés trois procédés qui permettraient de réutiliser la chaleur dégagée par les ardoises sans modifier l’esthétisme de la toiture.  Découverte.

Quel est le premier système ?

Ce premier système porte le nom de VENTILAIRSEC, il consiste à capturer la chaleur qui se forme dans le grenier grâce à une turbine puis à un système qui réinjecte la chaleur dans le système de chauffage. Il permet également de rectifier l’hygrométrie de la maison. Le gain thermique est plutôt modeste puisqu’il est de 4 à 10° par rapport à la température extérieure, en fonction de l’isolation du grenier… Mais il a surtout pour but d’apporter une solution pour assécher les maisons humides.

capturer l'air chaud qui se forme entre l'isolant et la couverture d'ardoise
Capturer l’air chaud qui se forme entre l’isolant et la couverture d’ardoise. Crédit photo : Hubert Labrousse

Et la seconde invention c’est quoi ?

Encore en phase d’expérimentation, le second système consiste à capturer l’air chaud qui se forme entre la couverture d’ardoise et l’isolant. Avec ce système le gain thermique est plus important puisqu’il est de 15 à 17° de plus que la température extérieure. Actuellement, Hubert Labrousse explique que son système performant demande encore des améliorations notamment en matière d’étanchéité.

Et la troisième invention c’est quoi ?

Cette invention date de 2012 et a été étudiée par l’IUT d’Evry (91) qui a accepté de l’installer sur différents montages pour en étudier les fonctionnalités. Elle consiste à introduire du côté du grenier, des lamelles en aluminium, qui rappelons-le, est un puissant conducteur qui transfère très vite la chaleur emmagasinée. Ces petites lamelles forment un « radiateur à ailettes » qui permet un gain thermique de 17 à 30°C par rapport à la température extérieure. L’IUT d’Evry a estimé le rendement thermique par rapport à l’énergie solaire reçue entre 20 et 40% en fonction de la situation réelle des vents ou exposition. Ce qui est deux fois plus que le rendement des panneaux photovoltaïques…

Introduire coté grenier des lamelles d'aluminium "radiateur à ailettes", conducteur puissant, qui transfert la chaleur des ardoises exposées au soleil à l'air sous-jacent.
Introduire coté grenier des lamelles d’aluminium « radiateur à ailettes », conducteur puissant, qui transfert la chaleur des ardoises exposées au soleil à l’air sous-jacent. Crédit photo : Hubert Labrousse

La seule condition étant, bien entendu, de posséder une toiture en ardoise. Cette invention a été brevetée en 2014 sous le numéro INPI 12 01944. Il reste encore pour l’inventeur à expérimenter sa trouvaille sur des structures plus grandes, et à trouver des industriels prêts à se lancer dans la fabrication… « L’utilisation de ce procédé est libre pour les particuliers comme les fidèles au principe d’APPER, le brevet ne concernant que la protection industrielle. » Les idées pour se chauffer mieux et moins cher ne manquent pas, encore faut-il pouvoir les concrétiser… Avec les augmentations faramineuses des coûts des énergies, il faudra forcément des alternatives dans le futur, et celles d’Hubert Labrousse pourraient bien se faire une place au soleil !

Etude de cas pour une maison moyenne à Anger (Toiture de 40m²)
Etude de cas pour une maison moyenne à Anger (Toiture de 40m²). Crédit photo : Hubert Labrousse

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Source
Ouest-france.frApper-solaire.org

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

9 commentaires

  1. Je ne comprends pas pourquoi la 3e solution est comparée à un panneau photovoltaique qui produit non pas de la chaleur mais de l électricité contrairement au panneau solaire

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  2. C’est le rendement énergétique qui est comparé ici avec les panneaux photovoltaïques.. a savoir que ces derniers un un rendement faible..

    Et pour l’été un simple système de ventilation mécanique ou passif devrait suffire à extraire l’air chaud pour la 3ieme. Pour la 2ieme un système de fermeture au dessous de l’isolant sous toiture et voilà.

    Je trouve cette idée pleine de bon sens et devrait permettre a ceux qui habitent dans des zones froides de réduire leur chauffage et sa c’est bon pour tout le monde.. des économies et de l’écologie !

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  3. Pour l’été il suffit d’arrêter le ventilateur !
    Pour chauffer ma maison en mi-saison en complément d’autres systèmes de chauffage, je capte depuis 2010 l’air dans le haut de mon grenier) avec des différences avec l’air intérieur de l’ordre de 30° (Ma maison fermée l’hiver reste fraiche très longtemps).C’est un système qui a pour principal avantage son coût minime mais qui serait plus efficace si les pièces concernées étaient isolées intérieurement, ce qui n’est pas le cas.. En effet, l’inertie thermique des murs, l’altitude (500 m), le rendent insuffisant. J’envisage néanmoins de l’utiliser pour trois pièces isolées à créer dans mon grenier. Pour des pièces aux murs froids, il faut utiliser une VMC double flux pour éviter d’envoyer l’air du grenier et son humidité sur des murs froids (condensation). J’ai renoncé au développement de ce système avec un module de commande qui détermine la mise en marche du système selon le différentiel de température et d’humidité car les normes des couvreurs et des assureurs imposent un voile sous toiture qui en empêche l’installation.

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  4. Et la nuit les ailettes aide a refroidir le logement en hiver , cool sa le rechauffe 5 a 6 h par jour et 18h sa le refroidi , encore des mec qui on bien reflechi.
    Bon c’est sur que si on le test que quand y a du soleil , sa marche.

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  5. Le concept est « smart », léger et ne nécessite pas de production de capteurs. Il a l’avantage de pouvoir être autoconstruit ou réalisé par les artisans du bâtiment. L’empreinte est minimum et confirme le principe de durabilité.
    A énergie thermique produite équivalente à une PAC, il plus efficient que le photovoltaïque, moins de transferts de chaleur.
    Le séchage solaire en grange l’avait confirmé depuis longtemps, mais l’expérience sur les habitations est probant. Félicitations

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  6. Stéphane, non, tu peux très bien, prédéfinir une température minimum pour que ça injecte l’air dans ta maison, donc en hiver, tu ne fais entrer que l’air chaud de ton grenier, et en été, tu ne fais entrer que l’air frais de l’extérieur la nuit ou alors l’air d’un puits canadien.

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  7. Je voudrais essayer de développer une tuyauterie entre les chevrons en forme de U à partir de faitage envers le bas de ma toiture sous les tuiles avec un collecteur tout du longue de la poutre faitière et de faire circuler dans un ballon de 1000l , raccorder un échangeur sur ma PAC Air/Eau en sortie d’évaporateur car le détendeur vas ouvrir plus quand ma PAC vas calculer la surchauffe . Mon problème ça reste la condensations qui risque de me pourrir la charpente neuve. Le cotée froid et débits c’est mon métier mais la gestion des condensâtes et le développement des moisissures et le pourrissement du bois ce n’est pas du tout mon domaine. Merci a tous et a toutes les personnes qui pourrais me conseiller a ce sujet la!

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