En France, lorsqu’un bébé naît prématurément, il est installé dans un service de néonatalogie, et placé dans une couveuse, qui le maintient au chaud et qui assure sa survie extra-utérine. Mais dans certains pays du monde, comme au Cameroun, la mortalité infantile est encore élevée. Cette mortalité qui survient en période néonatale, donc dans les 28 premiers jours de vie d’un bébé, est due à trois facteurs : le manque de couveuse, les complications d’une naissance prématurée, et l’asphyxie de l’enfant. Cette mortalité infantile élevée se retrouve dans les zones suburbaines du Cameroun, mais également sur tout le continent Africain. Une solution inventée par Serge Armel Njidjou pourrait permettre aux 100 000 enfants qui naissent prématurément d’avoir plus de chance de vivre. Découverte !
Les couveuses néonatales, une nécessité absolue
Sur un million de naissance chaque année, 100 000 enfants naissent prématurément, mais les incubateurs ou couveuses manquent cruellement. Pour pallier ce manque d’équipement dans les hôpitaux du Cameroun, Serge Armel Njidjou a développé des couveuses interactives comme solution. Njidjou et son équipe de l’Agence universitaire pour l’innovation (AUI) ont décidé de se lancer dans la conception et la création d’incubateurs pour étayer l’insuffisance de l’hôpital camerounais après un incident tragique en 2016, où une mère a perdu des quintuplés dans un hôpital camerounais. Leur but étant de réduire les décès néonatals en mettant au point un incubateur artisanal.
Un taux de mortalité inquiétant, mais qui s’explique…
Un autre problème se pose au Cameroun: les coupures d’électricité sont fréquentes et font prendre des risques aux bébés qui se trouvent dans des couveuses classiques. Il fallait donc inventer un dispositif autonome qui fonctionnait aussi sans électricité. Lorsque l’on sait qu’il existe au Cameroun, 100 couveuses pour 5000 établissements de santé, on comprend très vite pourquoi 62 enfants de moins d’un an sur 1000 ne survivent pas à leur première année. 22 000 bébés meurent chaque année dans les 28 premiers jours de leur vie, ce qui est assez effarant quand on compare ces chiffres au taux de mortalité infantile de la France, qui est de 3 pour 1000. Selon lui, les couveuses néonatales importées ne résistent pas aux fluctuations de l’énergie électrique que connaissent le Cameroun et la plupart des pays africains, et la moindre baisse de tension ou le moindre délestage soudain peut être fatal.
Pourquoi les couveuses de Njidjou pourraient réduire la mortalité ?
Selon l’inventeur, elles seraient les seules au monde à pouvoir manipuler les températures pour éviter les brûlures des couveuses en plastique, tout en capturant la meilleure température pour les bébés. Ces couveuses posséderaient également un système numérique unique qui permet de les contrôler à distance à partir d’un smartphone. Ce qui permet de contrôler la température, la circulation de l’air et le taux d’humidité. « C’est en prenant en compte ces paramètres liés à notre contexte que nous avons conçu notre nouvelle couveuse. Nous avons consacré une année entière à la recherche et au développement. Aujourd’hui, nous disposons d’une couveuse néonatale interactive AUI 1.0. C’est le premier incubateur néonatal entièrement conçu et fabriqué en Afrique sub-saharienne. Il est conforme à la norme internationale IEC-601-2-19« , a déclaré Njidjou. A l’heure actuelle, l’inventeur fabrique environ 30 couveuses par mois à seulement 3400 dollars chacune. Et il se dit très heureux de pouvoir aider les bébés à survivre à l’épreuve de la prématurité et de soulager de nombreux parents angoissés à l’idée d’avoir un enfant prématuré.