Ils inventent des nanorobots bioniques en forme de poisson pour extraire les microplastiques des océans

Les scientifiques ont imaginé une nouvelle solution qui pourrait résoudre l’une des principales sources de pollution des océans. En Chine, une équipe développe des poissons robots chargés d’éliminer les particules de microplastique des milieux aquatiques.

Chaque jour, des tonnes de déchets plastiques sont jetés dans la nature. Des particules de microplastiques trainent ainsi dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons ou utilisons pour nous laver. Malheureusement, il s’agit d’un problème de taille puisqu’une fois dispersés dans la nature, ces éléments issus de plastiques plus gros deviennent difficiles à éliminer. Face à cette réalité, une équipe de chercheurs de l’université du Sichuan, en Chine, a dévoilé une solution innovante pour extraire ces particules polluantes des océans. La solution en question consiste à utiliser des poissons robots capables de nager, de collecter les microplastiques au fur et à mesure et de s’auto-réparer en cas de besoin.

Des performances incroyables

Le poisson robot imaginé par Yuyan Wang, chercheur à l’Institut de recherche sur les polymères de l’Université du Sichuan et ses collaborateurs, mesure à peine 13 mm de long. Il est cependant capable de nager à une vitesse de 30 mm par seconde grâce à un système laser léger intégré dans sa queue. Pour inventer ce robot pour le moins original, les scientifiques chinois se sont inspirés de la vie marine. Ils ont notamment utilisé une structure similaire à la nacre, une substance présente à la surface intérieure des coquilles de palourde. En plus d’être durable, ce matériau a permis aux chercheurs de façonner leur créature artificielle, laquelle peut se tordre, s’étirer et remorquer jusqu’à 5 kg de charge !

Des robots-poissons bioniques capables d'éliminer les microplastiques dans les océans
Des robots-poissons bioniques capables d’éliminer les microplastiques dans les océans. Crédit photo : Nano Letters 2022

Un fonctionnement simple et intelligent

Par ailleurs, selon un communiqué, le robot nettoyeur qui se déplace comme un poisson est capable de se régénérer jusqu’à 89% lorsqu’il est coupé. Le choix du matériau inspiré de la nacre pour la fabrication de son corps n’est pas anodin: en fait, les microplastiques contiennent des colorants et des métaux qui se collent à la nacre par le biais de liaisons électrostatiques et chimiques. Autant dire qu’il n’est pas nécessaire de capturer les particules; ces dernières adhèrent au poisson artificiel alors que celui-ci se déplace paisiblement.

« Il est essentiel de construire un robot capable de collecter et d’analyser correctement les contaminants microplastiques nocifs de l’environnement aquatique » Yuyan Wang , chercheur à l’Institut de recherche sur les polymères de l’Université du Sichuan et l’un des principaux auteurs de l’étude

Encore un long chemin à parcourir

Les ingénieurs n’ont pas encore réussi à faire en sorte que leur créature nage sous la surface de l’eau, mais ils sont déjà à pied d’œuvre pour rendre cela possible. Il faut savoir que ce projet n’est pour l’heure qu’un simple concept; néanmoins, l’équipe s’attend à ce que leur recherche contribue à réduire la pollution par le plastique.

« il ne s’agit que d’une preuve de concept et que beaucoup plus d’études sont nécessaires, en particulier sur la façon dont cela peut être utilisé dans le monde réel. Le robot mou, par exemple, ne fonctionne désormais que sur la surfaces de l’eau (… nous travaillons sur des robots-poissons plus compliqués sur le plan fonctionnel qui peuvent se déplacer plus profondément sous l’eau (…) l’invention d’un nanorobot bionique pourrait servir de tremplin pour d’autres projets de ce type ». Yuyan Wang , chercheur à l’Institut de recherche sur les polymères de l’Université du Sichuan et l’un des principaux auteurs de l’étude

Force est effectivement de constater que nous sommes loin de pouvoir nous débarrasser de ce matériau. Un article détaillant la recherche a été publiée dans la revue Nano Letters.

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Source
theguardian.com

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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