Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, les entreprises et collectivités sont soumises à l’obligation de trier leurs biodéchets. Le 1ᵉʳ janvier 2024, ce sera au tour des particuliers de devoir trier leurs biodéchets, afin qu’ils soient revalorisés. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020 rend obligatoire le tri des biodéchets. Nous parlons souvent de « compostage obligatoire », mais en réalité, c’est le tri à la source qui le deviendra. Les biodéchets représentent environ un tiers des déchets que nous jetons dans le bac des ordures ménagères et qui sont par la suite incinérés. Prochainement, chaque commune de France devra être en mesure de proposer une solution à ses administrés pour trier les biodéchets afin de les revaloriser en fertilisant ou en biogaz via un méthaniseur. Une invention géniale, l’InSinkErator, pourrait vous permettre d’être en conformité avec la loi, sans vous soucier du compostage. Découverte.
L’InSinkErator, qu’est-ce que c’est ?
InSinkErator est une marque américaine spécialisée dans la fabrication de broyeurs de déchets alimentaires pour les ménages et les entreprises. Fondée en 1927, InSinkErator a introduit le premier broyeur de déchets alimentaires au monde et devient aujourd’hui le leader mondial dans ce domaine. Les broyeurs de déchets alimentaires InSinkErator sont conçus pour réduire les déchets alimentaires en petits morceaux, les rendant plus faciles à évacuer dans les égouts. Ils s’installent sous l’évier de la cuisine et sont alimentés via une simple prise électrique standard. Les broyeurs de déchets alimentaires InSinkErator s’utilisent aisément et peuvent aider à réduire les déchets alimentaires dans les poubelles. Ce qui peut contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à améliorer la gestion des déchets. Une fois évacués par les canalisations, les eaux usées comme celles qui sortent de vos toilettes remplies de matières fécales sont traitées, puis réinjectées dans le réseau d’eau.
Lorsque des déchets alimentaires descendent dans les canalisations, ils ne présentent pas de risques de pollution ni de bouchons pour les canalisations. Près de 7,3 millions de tonnes de déchets alimentaires aboutissent chaque année dans des décharges où ils émettent des gaz à effet de serre nocifs. « L’utilisation d’un broyeur Evolution d’InSinkErator permet de garder votre cuisine plus propre et nous aide à faire notre part pour l’environnement en détournant les déchets alimentaires des décharges » nous explique-t-on sur le site officiel de l’entreprise. Les biodéchets broyés par l’InSinkErator peuvent ensuite être récupérés à la station de traitement des eaux, comme c’est déjà le cas pour les biodéchets qui passent par les bondes des éviers ! C’est un petit investissement, mais il pourrait s’avérer rentable, lorsque les déchets seront pesés et taxés. Cette éventualité est déjà évoquée par certaines communes, voire déjà mise en place. Pour en savoir plus, rendez-vous sur Insinkerator.emerson.com.
Peut-on installer un broyeur d’évier en France ?
La législation française encadre de manière très stricte l’utilisation des broyeurs d’évier. Si chaque foyer décidait de s’équiper d’un broyeur d’évier, les réseaux d’assainissement arriveraient très vite à saturation. En effet, les réseaux d’assainissement ne sont pas prévus pour ce type de déchets au départ. Cette loi, régie par l’article 83 du titre IV « Élimination des déchets et mesures de salubrité générale » dit explicitement que « L’évacuation dans les ouvrages d’assainissement après broyage dans une installation individuelle, collective ou industrielle, de déchets ménagers est interdite. ». Cependant, il est possible d’installer ce type de broyeur en France, notamment chez un particulier, en déposant une demande de dérogation à la préfecture de votre département. « L’utilisation de broyeurs d’éviers avant rejet de déchets (quelle que soit leur nature, même après filtrage retenant la fraction grossière) au réseau public d’assainissement des eaux usées est actuellement interdite en France, sauf dérogations préfectorales pouvant être accordées uniquement pour des ménages. » explique le site de l’Assemblée nationale. Ce n’est donc pas totalement interdit, mais il faut obtenir une autorisation préfectorale et vous renseigner auprès du service urbanisme de votre commune.
Pourquoi rendre obligatoire le tri des biodéchets ?
Le gaspillage est partout et particulièrement dans nos poubelles ! En effet, chaque année, chaque Français rejette en moyenne 85 kg de biodéchets. Certains de ses déchets sont traités puis dépollués, tandis que d’autres sont brûlés avec les ordures ménagères. Or, ces biodéchets ont une forte valeur ajoutée qui n’est absolument pas utilisée aujourd’hui. Récupérés par des usines de revalorisation, ces derniers peuvent permettre de fabriquer une matière fertilisante, riche et naturelle pour les exploitations agricoles. Les biodéchets peuvent aussi être convertis en biogaz via le processus de méthanisation. Par conséquent, ils pourraient chauffer les bâtiments communaux et même certains foyers via une énergie renouvelable, propre et presque gratuite ! Toutes ces qualités de nos biodéchets ont fait que le tri sera rendu obligatoire dès 2024 et qu’il faudra donc composter soi-même ou les donner au recyclage.
Quelles autres solutions pour composter vos biodéchets ?
Les solutions pour trier vos biodéchets seront ainsi le bac à compost que certaines mairies ou agglomérations proposent déjà gratuitement ou l’achat de bac à compost personnel. Pour les habitants demeurant en appartement, l’installation de composteurs partagés deviendra une obligation pour les propriétaires et bailleurs sociaux. Quant aux particuliers qui n’auront pas la possibilité de composter leurs déchets, ils devront se tourner vers la collectivité qui mettra en place des composteurs partagés et/ou collectifs, afin que chacun puisse y déposer ses biodéchets. « En 2024, toutes les collectivités seront tenues de proposer des solutions afin que les Français ne jettent plus leurs biodéchets à la poubelle » apprend-on sur le site Démarches Administratives. Gardons bien en tête que ce n’est pas le « compostage » qui devient obligatoire, mais le « tri des biodéchets », une nuance importante qui demandera certains ajustements aux communes afin d’être en conformité avec la loi anti-gaspillage votée en 2020.