Aujourd’hui, lorsque l’on veut écouter de la musique, on ne se pose plus vraiment de question, on dégaine le smartphone, direction YouTube ou sa playlist ! Où que l’on soit, nous avons accès à toutes sortes de musiques, vidéos et autres voix enregistrées sur support… Les plus anciens se souviendront du vinyle qui revient en force, de la cassette à bandes et de son magnétophone, puis des CD et enfin pour les plus jeunes, le fameux streaming en ligne ! Mais, avant l’avènement des musiques sur supports électroniques, comment faisaient nos aïeux pour écouter de la musique enregistrée ? Retour sur un peu d’histoire…
La première musique enregistrée
C’est à l’inventeur français, Edouard-Leon Scott de Martinville, que l’on doit le premier phonautographe en 1857 et la première musique enregistrée en 1860. À l’époque, il s’agit d’un appareil à manivelle qui gravait des ondes sonores sur du papier noirci par la suie d’une lampe à huile. Au départ, l’inventeur n’avait pas l’intention de reproduire une mélodie, mais d’étudier le son d’une manière visuelle. Selon l’historien de l’audio Patrick Feaster, l’inventeur voulait « construire une oreille artificielle. »
Comment fonctionnait le phonautographe ?
Cet appareil n’enregistrait pas seulement les mots comme pour un sténographe, mais tous les détails spéciaux d’un « discours musical ». Le phonautographe était en fait, constitué d’une membrane vibrante, placée au bout d’un tube acoustique, et qui transmettait les vibrations sonores à un stylet qui les gravait sur un cylindre enduit de suie. L’inventeur ne cherchant pas à reproduire le son, mais à en comprendre le fonctionnement, a revendu son invention à des laboratoires scientifiques afin de l’améliorer. Les brevets d’invention n’existaient pas à cette époque et l’inventeur génial est resté libraire toute sa vie, sans jamais gagner d’argent sur son invention…
Le phonautographe à l’origine d’un autre appareil…
Rudolph Koenig, un physicien allemand qui s’est intéressé principalement aux phénomènes acoustiques, a utilisé l’invention française pour créer l’appareil manométrique à flamme pour enregistrer les sons décortiqués par le phonautographe. Ce n’est qu’en 2008 que le New York Times dévoilait la lecture d’un enregistrement datant du 9 avril 1860 ! Les gravures de Scott de Martinville avaient été transcrites en un fichier audio lisible à l’aide de la technologie IRENE mise au point par des scientifiques du Lawrence Berkeley National Laboratory. Ce premier enregistrement ressemblait étrangement à la chanson de renom enfantine « Au clair de la lune », et c’est le premier enregistrement connu à ce jour. Ils avaient 30 ans d’avance sur le fameux phonographe à cylindre de cire d’Edison…
En 2010, d’autres scientifiques ont relevé quelques erreurs de vitesse et de tempo et ont imaginé qu’il s’agissait d’une femme qui chante une chanson douce à son enfant. C’était en fait, une voix masculine accélérée et probablement la voix de Scott de Martinville lui-même, mais qui chantait la chanson anormalement lentement. Puis, en 1887 arrive le gramophone qui faisait suite au phonographe à cylindre de Thomas Edison, et qui a été breveté par Emile Berliner.