Invention du phonautographe : quelle a été la première chanson jamais enregistrée ?

Écouter de la musique sur un appareil est si simple aujourd'hui, que nous pensons que cela a toujours existé… Et, pourtant, l'invention ne date que de 1860 !

Aujourd’hui, lorsque l’on veut écouter de la musique, on ne se pose plus vraiment de question, on dégaine le smartphone, direction YouTube ou sa playlist ! Où que l’on soit, nous avons accès à toutes sortes de musiques, vidéos et autres voix enregistrées sur support… Les plus anciens se souviendront du vinyle qui revient en force, de la cassette à bandes et de son magnétophone, puis des CD et enfin pour les plus jeunes, le fameux streaming en ligne ! Mais, avant l’avènement des musiques sur supports électroniques, comment faisaient nos aïeux pour écouter de la musique enregistrée ? Retour sur un peu d’histoire…

La première musique enregistrée

C’est à l’inventeur français, Edouard-Leon Scott de Martinville, que l’on doit le premier phonautographe en 1857 et la première musique enregistrée en 1860. À l’époque, il s’agit d’un appareil à manivelle qui gravait des ondes sonores sur du papier noirci par la suie d’une lampe à huile. Au départ, l’inventeur n’avait pas l’intention de reproduire une mélodie, mais d’étudier le son d’une manière visuelle. Selon l’historien de l’audio Patrick Feaster, l’inventeur voulait « construire une oreille artificielle. »

Un des premiers phonautographes (1859). Le fût est en plâtre de Paris.
Un des premiers phonautographes (1859). Le fût est en plâtre de Paris. Par Édouard-Léon Scott de Martinville (1817–1879) — Franz Josef Pisko, Die neueren Apparate der Akustik (Vienna, 1865). Downloaded from firstsounds.org, Domaine public

Comment fonctionnait le phonautographe ?

Cet appareil n’enregistrait pas seulement les mots comme pour un sténographe, mais tous les détails spéciaux d’un « discours musical ».  Le phonautographe était en fait, constitué d’une membrane vibrante, placée au bout d’un tube acoustique, et qui transmettait les vibrations sonores à un stylet qui les gravait sur un cylindre enduit de suie. L’inventeur ne cherchant pas à reproduire le son, mais à en comprendre le fonctionnement, a revendu son invention à des laboratoires scientifiques afin de l’améliorer. Les brevets d’invention n’existaient pas à cette époque et l’inventeur génial est resté libraire toute sa vie, sans jamais gagner d’argent sur son invention…

Le phonautographe à l’origine d’un autre appareil…

Rudolph Koenig, un physicien allemand qui s’est intéressé principalement aux phénomènes acoustiques, a utilisé l’invention française pour créer l’appareil manométrique à flamme pour enregistrer les sons décortiqués par le phonautographe. Ce n’est qu’en 2008 que le New York Times dévoilait la lecture d’un enregistrement datant du 9 avril 1860 ! Les gravures de Scott de Martinville avaient été transcrites en un fichier audio lisible à l’aide de la technologie IRENE mise au point par des scientifiques du Lawrence Berkeley National Laboratory. Ce premier enregistrement ressemblait étrangement à la chanson de renom enfantine « Au clair de la lune », et c’est le premier enregistrement connu à ce jour. Ils avaient 30 ans d’avance sur le fameux phonographe à cylindre de cire d’Edison…

C’est à l’inventeur français, Edouard-Leon Scott de Martinville, que l’on doit le premier phonautographe en 1857
C’est à l’inventeur français, Edouard-Leon Scott de Martinville, que l’on doit le premier phonautographe en 1857. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

En 2010, d’autres scientifiques ont relevé quelques erreurs de vitesse et de tempo et ont imaginé qu’il s’agissait d’une femme qui chante une chanson douce à son enfant. C’était en fait, une voix masculine accélérée et probablement la voix de Scott de Martinville lui-même, mais qui chantait la chanson anormalement lentement. Puis, en 1887 arrive le gramophone qui faisait suite au phonographe à cylindre de Thomas Edison, et qui a été breveté par Emile Berliner.

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Source
Faroutmagazine.co.uk

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page