Dans les pays dits développés, chaque foyer possède un réfrigérateur électrique et parfois une climatisation. Ce n’est pas toujours le cas dans les pays émergents qui, occasionnellement, recourent à des réfrigérateurs sans électricité appelés « frigos du désert ». Les réfrigérateurs et climatisations classiques, nous le savons, sont des appareils plutôt nocifs pour la planète, même si de gros efforts sont réalisés par les fabricants en vue de les rendre plus écologiques. Toujours est-il que ce type d’appareil consomme beaucoup d’énergie, utilise du gaz réfrigérant pour certains et émet des gaz à effet de serre et de la chaleur. Avec l’invention de ces chercheurs américains appelée « refroidissement ionocalorique », tout pourrait changer et l’on vous explique comment !
Pourquoi cette invention ?
L’idée des scientifiques américains est justement de remplacer les substances réfrigérantes contenues dans les climatiseurs, responsables en partie du réchauffement climatique. Afin de mieux comprendre l’idée de cette invention, il faut déjà savoir comment fonctionne un frigo. Pour produire du froid, un liquide passe dans les tubes avant d’être transformé en gaz dans un évaporateur. Il absorbe alors la chaleur présente dans l’air pour le refroidir. Le gaz est ensuite comprimé pour revenir à l’état liquide et ainsi de suite, le processus recommence. Cette étape produit de la chaleur à l’arrière du réfrigérateur ou à l’extérieur pour le cas d’une climatisation. C’est donc par ce biais que ces appareils contribuent au réchauffement climatique de la planète. Un procédé qui s’avère également très énergivore puisque la moitié des budgets des ménages sont consacrés au chauffage et au refroidissement.
Qu’est-ce que le refroidissement ionocalorique ?
L’invention de ce nouveau mode de refroidissement nous vient des chercheurs du Laboratoire national Lawrence Berkeley de Californie. Dans un article publié dans la revue Science, ils expliquent comment fonctionne ce nouveau système. Le principe inventé par ces scientifiques est semblable à celui du sel de déneigement que l’on répand sur les routes afin d’éviter le verglas. En réalité, il faut jouer sur la transition entre deux états de matière, en alternant l’état liquide et l’état solide. L’étape de l’état gazeux disparaitrait, ce qui éviterait leurs émanations dans l’atmosphère. Le cycle ionocalorique se baserait donc sur un flux d’ions (molécules ou atomes électriquement chargés) provenant du sel. Lorsque le courant électrique est appliqué, les ions transforment le solide en liquide et absorbent simultanément la chaleur produite. À l’inverse, lorsque les ions sont libérés, le matériau libère de la chaleur en se cristallisant.
Les premiers tests des chercheurs américains
Pour réaliser leurs premiers tests, les chercheurs ont utilisé du carbonate d’éthylène ainsi qu’un sel composé de sodium et d’iode. Le carbonate d’éthylène est un solvant utilisé dans les batteries au lithium par exemple. En appliquant leur solution, ils sont parvenus à obtenir un écart de température de 25 °C en utilisant moins d’électricité. Drew Lilley, assistant de recherche au Berkeley Lab, explique pourquoi cette invention pourrait être révolutionnaire : « Le domaine des réfrigérants est un problème non résolu : personne n’a réussi (jusqu’aujourd’hui) à mettre au point une solution alternative qui rende les choses froides, fonctionne efficacement, soit sûre et ne nuise pas à l’environnement ». Le cycle ionocalorique aurait donc la capacité d’atteindre tous ces objectifs, à condition que les fondements de cette invention soient respectés. Ce nouveau procédé serait effectivement une très bonne nouvelle pour la planète !