En Afrique du Sud, il existe un arbre très envahissant, appelé l’Acacia saligna, dont les autorités ne parviennent pas à freiner la propagation. L’Acacia saligna, également connu sous le nom de Mimosa à feuilles de saule ou Mimosa bleuâtre, peut parfois être considéré comme envahissant dans certaines régions du monde. Bien que largement cultivé pour ses qualités ornementales et son bois, l’Acacia saligna peut par ailleurs se propager rapidement et coloniser des zones naturelles. Ce qui peut avoir des effets négatifs sur les écosystèmes indigènes. Pour tenter de venir à bout de cette espèce très envahissante, les autorités ont tenté d’utiliser des champignons, puis des charançons, mais rien n’y fait. À Port Jackson, cet arbre menace directement la végétation locale. Le Dr Abubakar Sadiq Mohammed, doctorant d’origine ghanéenne, propose d’utiliser ces arbres pour isoler les maisons. Découverte.
Pourquoi l’Acacia saligna est-il une menace pour l’écosystème sud-africain ?
Dans les régions où il est considéré comme envahissant, l’Acacia saligna peut concurrencer les espèces indigènes pour la lumière, l’eau et les nutriments. Ce qui peut entraîner la suppression des plantes indigènes et la modification des habitats naturels. Il peut également former des peuplements denses difficiles à éliminer, causant potentiellement des problèmes de gestion des terres, notamment dans les zones agricoles ou les terres de pâturage. La gestion des Acacia saligna envahissants inclut potentiellement des méthodes telles que l’abattage sélectif, la coupe régulière pour empêcher leur reproduction et l’utilisation de herbicides ciblés. Cela implique aussi la restauration des zones envahies avec des espèces indigènes pour rétablir la biodiversité locale. Il est par ailleurs possible d’envisager une autre solution : les utiliser comme isolant.
Quelle est l’idée du doctorant ghanéen ?
Les Acacia saligna sont originaires d’Australie, mais le climat sud-africain semble leur convenir. En effet, ils pullulent sur les bassins versants du Cap occidental, de la côte ouest, de l’Overberg et de certaines parties du Cap oriental. Les écologistes et le gouvernement tentent de limiter leur propagation, mais le seul moyen de la restreindre est généralement l’abattage de ces arbres. C’est justement de ces arbres abattus que le Dr Abubakar Sadiq Mohammed aimerait faire naître une solution d’isolation pour les logements à bas prix. L’homme est docteur en sciences des produits du bois de l’Université de Stellenbosch. L’année dernière, il a inventé un panneau composite fait de bois et de plastique. Le bois vient donc des Acacia saligna abattus à Port Jackson, ainsi que du plastique des sacs récupérés un peu partout dans la ville.
Comment se présentent les panneaux d’isolation ?
L’inventeur du concept cible en particulier, les propriétaires ou locataires aux moyens financiers limités. Il faut savoir que l’Afrique du Sud présente un climat capricieux, avec des chaleurs extrêmes et des périodes de froid tout aussi extrêmes. Cependant, la plupart des logements ne sont pas isolés, et les habitants en subissent les conséquences : moisissures, températures extrêmes, maladies, etc. En inventant ces panneaux isolants à partir de bois d’Acacia saligna, conçus pour résister aux feux et aux moisissures, il espère procurer l’opportunité d’une isolation correcte.
Pour fabriquer ses panneaux, le Dr Mohammed s’est procuré les matières premières des planches auprès de deux entreprises de la région du Cap. Il a obtenu le plastique d’une usine de recyclage des déchets qui transforme les sacs en plastique en polyéthylène basse densité recyclé. Enfin, le bois provient des arbres abattus à Port Jackson, dont il a utilisé toutes les parties : tronc, branche, feuilles. En transformant tous ces matériaux récupérés en planche, il a inventé un isolant peu onéreux, sans que cela demande d’énormes transformations. Désormais, l’inventeur nourrit le rêve de commercialiser son isolant et recherche des financements pour la prochaine étape du projet.