Selon l’OMS, en 2017 déjà, la dépression était la première cause de morbidité et d’incapacité à travailler dans le monde, où 300 millions de personnes vivraient avec des troubles dépressifs; ce nombre aurait d’ailleurs augmenté de 18% entre 2005 et 2015. Les chiffres de 2020 font état de 280 millions de personnes touchées, toujours selon l’OMS, ce qui représente presque de 5% de la population mondiale.
La dépression est une maladie nerveuse difficile à traiter, pour laquelle on propose des thérapies médicamenteuses, ou des psychothérapies sur du long terme. Mais des chercheurs japonais expliquent avoir créer un spray nasal qui permettrait de traiter la dépression en 20 minutes. Révolution ou effet placebo, on vous explique tout.
L’étude japonaise
Cette étude publiée sur ScienceDirect a été menée par les chercheurs de l’Université des Sciences de Tokyo. Ils ont présenté un nouveau système d’administration de médicament pour lutter contre la dépression.
A l’heure actuelle, les techniques d’injections se limitent à des injections intracérébroventriculaires (ICV). Ces injections ne sont évidemment pas sans risque, et très invasives. Et plutôt que d’insérer une aiguille dans le cerveau, les chercheurs ont travaillé sur une méthode qui permettrait l’absorption des médicaments par la muqueuse nasale; une méthode bien moins invasive donc.
Et cette technique n’est pas nouvelle: il existe déjà de nombreux sprays nasaux qui fonctionnent parfaitement. Mais depuis 20 ans, les chercheurs ne parvenaient pas à adresser les molécules directement au cerveau sans passer par la méthode des injections ICV. Selon le responsable de l’étude, Chikamasa Yamashita, ce serait désormais possible.
Le principe de cette technique
Avant cette étude, les précédentes cherchaient à faire passer les molécules par l’épithélium olfactif. Mais ce tissu, qui est essentiel pour notre odorat, ne représente que 2% de la surface de la muqueuse nasale. Les chercheurs japonais ont donc concentré leurs recherches sur l’épithélium respiratoire qui, lui, représente 98% de cette muqueuse. Ils savaient déjà que le GLP-2 jouait un rôle de messager chimique entre les différents tissus du corps humain, et c’est donc sur ce GLP-2 qu’ils ont concentré leurs recherches. Pour l’expérience, il fallait éviter la dégradation du GLP-2 pour lui faciliter le passage dans l’épithélium respiratoire, et ce, afin qu’il reste opérationnel jusqu’à atteindre le cerveau.
Pour réaliser ces tests, les chercheurs ont choisi des souris, car ce sont des animaux qui peuvent présenter des troubles dépressifs comparables à ceux de l’homme. En effet, si elles ne sont pas stimulées, elles peuvent présenter une apathie et une perte d’appétit, comme les humains.
Les résultats du test du spray nasal
Dès l’injection du spray nasal, les résultats ont été assez spectaculaires: une fois pulvérisé, les signes physiologiques de la dépression se seraient significativement améliorés en une vingtaine de minutes. Il s’agit évidemment d’une amélioration comportementale, les chercheurs ne travaillant pas sur l’amélioration de l’état psychologique ou mental avec ce spray nasal. Et on sait que la dépression doit être traitée sous plusieurs angles : physiologique certes, mais avant tout psychologique.
Cette nouvelle expérience offre de nouvelles pistes sérieuses dans le traitement de la dépression, car de nombreux médicaments testés sur des souris ont pu être transposés sur les humains. On peut également espérer que cela ouvre de nouvelles pistes pour d’autres maladies, comme Alzheimer par exemple.