Si vous vous intéressez aux différentes méthodes de compostage, vous connaissez peut-être déjà le nom de Jean Pain ? Cet homme, décédé en 1981, est connu pour avoir inventé une méthode de production de compost et d’énergie à partir de déchets organiques. Plus de 40 ans après son décès, son invention passionne toujours les foules et de nombreux professionnels l’utilisent encore. La méthode de Pain consistait à utiliser un grand tas de composts pour décomposer une variété de matières organiques, y compris des copeaux de bois, des branches, des feuilles et d’autres déchets végétaux. En se décomposant, ces matières dégagent de la chaleur et des gaz que l’inventeur a réussi à capter et à utiliser pour produire de l’électricité, chauffer de l’eau et alimenter divers autres appareils. Découverte.
Quelle est donc la méthode de Jean Pain ?
Retour en 1981. À cette époque, les médias étaient plus concentrés sur les bouleversements politiques que sur le compostage. Les jardiniers possédaient parfois un tas de fumiers dans le jardin, qu’ils faisaient brûler chaque année, lorsque le brûlage était encore autorisé. Dans les années 1970, Mr Pain inventait le compostage agrothermique, précurseur de ce qui deviendrait nos méthodes en 2023 ! Grâce à son compostage, il pouvait alimenter sa maison et se chauffer, uniquement grâce à son tas de broussailles. La méthode de Jean Pain consiste à collecter de grandes quantités de déchets organiques dans un tas construit d’une manière spécifique. Cela, en vue de favoriser la décomposition et la production de chaleur.
Lorsque les déchets organiques se décomposent, ils produisent de la chaleur. Celle-ci est récupérée par un système de captage des gaz générés par le processus de compostage, lui aussi inventé par Jean Pain. En 1979, son épouse Ida et lui écrivent un livre, « Un autre jardin », traduit en 16 langues. Mr Pain est promu au rang de Chevalier du mérite agricole pour son invention… Puis, il tombe dans l’oubli ! Depuis la prise de conscience du réchauffement climatique et de l’intérêt du compostage ainsi que des énergies renouvelables, sa méthode revient sur le devant de la scène.
Quelle est l’histoire de cet inventeur génial ?
Jean et Ida Pain s’installent en 1964 dans le Var, à Villecroze, chargés de garder le domaine de 240 ha. Les propriétaires du domaine autorisent les gardiens à cultiver leur potager et à posséder quelques chèvres pour mener une vie simple et au plus près de la nature. Les chèvres de Monsieur Pain seront à l’origine de son invention quand il décide de remplacer leur paille de litière (payante) par de petites broussailles (gratuites) issues de ses travaux de nettoyage.
Il entasse donc ses broussailles et s’aperçoit qu’après décomposition de ces dernières, les terres alentour semblent plus fertiles. Il utilise alors cette nouvelle litière sur ses cultures et la magie opère ! De cette découverte naîtront plusieurs essais avec des quantités d’eau différentes, pour obtenir le mélange parfait. En 1969, il trouve la formule magique et fait la une des journaux locaux, avec son jardin spectaculaire. Il teste alors son compost sur différents terrains et le succès est, chaque fois, au rendez-vous.
En plus, il peut se chauffer avec son compost
On l’a vu, Jean Pain possède désormais un jardin fertile grâce à sa méthode de compostage. Mais, il s’aperçoit que son tas de composts produit aussi de la chaleur par fermentation, ainsi que du gaz, le méthane. Il invente alors une autre méthode qui permet de récupérer la chaleur, pour chauffer sa cabane. Selon l’inventeur, 50 t de compost peuvent produire de l’eau à 60 °C pendant 6 mois, à une vitesse de 4 l/min. Un radiateur branché sur le système de récupération de chaleur permet de chauffer une petite maison ou une serre.
Il suffit d’installer des tuyaux de polyéthylène dans le tas de composts, puis d’installer le tas plus bas que le bâtiment à chauffer. C’est bien connu, la chaleur monte. Pour le méthane, il suffit de placer « un bac de 25 m³ rempli de matière à compost et d’eau, puis hermétiquement fermé, à l’intérieur d’un tas de broussailles broyées fraiches de 80 m³ », explique le site Consoglobe. Un tuyau vient ensuite se brancher sur le bac et récupère le méthane. Le méthane est ensuite récupéré dans des chambres à air empilées et peut produire environ 4,5 kWh d’électricité.