Chaque année, environ 17 000 bébés australiens doivent être réanimés à la naissance. Dans le monde, ce chiffre dépasse les 10 millions, avec plus d’un million de décès dus à des complications respiratoires. Selon les experts, ces décès peuvent être évités grâce à de meilleures techniques de réanimation.
Cependant, il reste difficile de réanimer un nouveau-né présentant des difficultés respiratoires. La moindre erreur peut aggraver son état et entraîner des blessures, un handicap, voire la mort. Il est donc essentiel de développer de nouvelles méthodes de réanimation adaptées aux bébés ou de mettre au point des dispositifs permettant d’améliorer leurs chances de survie.
« On estime que dans le monde, 2,5 millions de décès de nouveau-nés surviennent chaque année, contribuant à environ 47 % de la mortalité des enfants de moins de 5 ans. L’asphyxie à la naissance, supposée être liée à l’hypoxie-ischémie intrapartum, représente entre 30 et 35 % des décès néonatals », affirme une étude publiée en 2019 dans la revue Frontiers in Pediatrics.
Améliorer la qualité des interventions
Matt Boustred et Matthew Crott, deux étudiants en ingénierie biomédicale de l’université de Sydney, ont misé sur la deuxième option. Ils ont développé le Juno, un appareil de réanimation pédiatrique. Celui-ci sera utilisé pour aider à réduire le taux de mortalité néonatale et sauver la vie de millions de bébés qui pourraient mourir de difficultés respiratoires à la naissance.
Le Juno prévient les décès néonatals en permettant une meilleure intervention grâce à un retour d’information en temps réel. L’appareil détecte le volume respiratoire délivré à chaque gonflage pendant l’intervention du médecin. Il peut par exemple indiquer si le masque à oxygène fuit. Le dispositif permet d’ajuster le volume d’air en fonction de la taille du nourrisson, facilitant ainsi l’intervention du personnel médical. En bref, le réanimateur pourra affiner son action.
Un partenariat avec des établissements de santé en Australie
Les deux doctorants ont développé cette technologie avec l’aide d’une équipe de recherche de l’hôpital Westmead de Sydney. L’équipe en question est spécialisée dans l’amélioration des soins dispensés aux bébés vulnérables. Des tests sont en cours dans le cadre de programmes de formation au Westmead Hospital, au Royal Women’s Hospital (Melbourne) et à Monash Health (Victoria).
Une grande partie des décès néonatals sont évitables, affirme Matthew Crott. En effet, les pertes sont souvent dues à un manque d’accès à une formation appropriée et à un équipement efficace. « L’un des principaux problèmes de la pratique actuelle est que le réanimateur n’a aucune idée de la quantité d’air qu’il donne au bébé, ni de la justesse de sa technique. Cela signifie qu’il peut facilement fournir trop ou trop peu d’air au nouveau-né, ce qui peut entraîner des lésions pulmonaires ou cérébrales », a-t-il déclaré au quotidien The Australian.
Bientôt dans tous les hôpitaux australiens
Boustred et Crott ont bénéficié d’une levée de fonds à hauteur de 784 000 dollars pour financer leurs travaux. Ils sont désormais à la tête de la start-up ResusRight évaluée à 3,8 millions de dollars. Celle-ci se chargera de fabriquer et de commercialiser le Juno. La fabrication de l’appareil devrait commencer au cours du second semestre 2021.
« Les nouveau-nés devraient avoir les meilleures chances de vivre et ils méritent une technologie médicale de haute qualité adaptée à leurs besoins », a conclu Crott, directeur technique de ResusRight.