Alors que vous rentrez chez vous, de nuit, vous vous retrouvez arrêté à un feu rouge, au milieu de nulle part. Pas un piéton, pas une voiture mais un arrêt de quelques minutes pour respecter le code de la route. Cette petite aventure nous est tous arrivée un jour ou l’autre, avec la tentation de passer au rouge parfois ! Un entrepreneur seine-et-marnais, Murat Dogan, se trouvait lui-même confronté à cette perte de temps, du côté de Montereau-Fault-Yonne (77). Dans ce contexte, il s’agissait de grandes lignes droites sécurisées par des feux tricolores, mais très peu utilisées en dehors des heures de pointe. Pour tenter de faire gagner du temps, il invente Kesk, un logiciel de trafic de gestion du trafic routier et le teste en réel à Fontainebleau (77), depuis quelques mois. Une invention géniale à plusieurs titres. Découverte.
D’où lui est venue cette idée ?
Murat Dogan utilise toujours le même axe pour aller rendre visite à ses parents et s’aperçoit qu’il est, la plupart du temps, arrêté à chaque feu rouge, sur une route déserte. Il se dit alors qu’un logiciel pourrait aider à fluidifier le trafic. Concrètement, ce logiciel pourrait diminuer le temps du feu rouge, lorsqu’il n’y a personne aux intersections. À l’inverse, il pourra déclencher le feu rouge plus rapidement si des piétons se présentent aux abords du carrefour.
Kesk, c’est quoi exactement ?
Kest veut dire « vert » en kurde, la langue d’origine de Murat. Ce logiciel se dote de l’intelligence artificielle pour agir en temps réel sur les feux tricolores du carrefour situés entre la rue Grande et les rues Paul-Séramy et de la Paroisse. Cette place se trouve juste à côté de l’église Saint-Louis, à Fontainebleau, une ville traversée par l’ex Nationale 7 et qui connaît un trafic important. L’inventeur s’est entouré de son associé Michaël Emery et d’Heinryck Nortia, un des ingénieurs qui les suivent depuis le début de l’aventure pour développer ce logiciel fondé sur la vision par ordinateur. L’entreprise Kesk a déjà travaillé sur l’analyse des images pour les groupes Airbus ou Safran. Cependant, leur logiciel se veut être une réponse sur mesure à un problème de société, qui est aussi un problème environnemental.
De nombreuses villes déjà intéressées
L’Île-de-France est une région où les embouteillages et carrefours encombrés sont le quotidien des usagers. En empruntant certains axes secondaires, notamment lorsque tous les feux sont au rouge, le temps de parcours peut être allongé de plusieurs dizaines de minutes. Kesk fluidifierait donc le trafic en modifiant la durée des feux rouges en fonction de la fréquentation, mais entraînerait aussi une conséquence écologique
Puisque les moteurs ne sont plus à l’arrêt dans l’attente du feu vert, ils polluent moins ! Kesk permettrait, par exemple, de laisser un feu au vert en continu si aucune voiture ne se présente à l’intersection. Il pourrait rester au vert pendant plusieurs heures sans représenter un danger quelconque pour les usagers. Bien sûr, il existe déjà certains dispositifs comme les capteurs au sol. À l’instar de ces derniers, le Kesk est une nouvelle méthode de fluidification du trafic routier.
Murat Dogan explique au site Actu.fr que son invention permettrait de gagner 85 % de temps au feu rouge et de fluidifier le trafic en évitant les bouchons aux carrefours. La ville de Fontainebleau a été la première à tester ce dispositif. Cependant, d’autres villes très embouteillées comme Drancy (93), les Yvelines ou les Hauts-de-Seine ont souhaité également installer le Kesk. Quant à l’inventeur, il espère que le Kesk soit installé au niveau national sur chaque nouveau carrefour ! Plus d’informations ? Rendez-vous sur le site Kesk.eu.